samedi 31 janvier 2009

Mister Django et Madame Swing

Bon, inutile de vous le cacher plus longtemps et de toute façon c’est déjà dit dans le titre : il y a du swing dans cet album ! Il y en a même partout : dans le nom du groupe qui a réalisé le disque : les Doudou Swing. Partout entre les mots de ce conte musical, qui nous fait vivre la rencontre entre la musique manouche et le jazz. Il y en a également dans l’histoire d’amour entre Mister Django et Madame… Swing ! (bah tiens). Mais il fallait bien ça pour rendre hommage au grand maître Django Reinhardt, à sa musique et à sa culture.
Le récit est très documenté, mais néanmoins léger, joyeux et ludique, et on y apprend donc un tas de choses : quelques mots de manouche, à chanter le scat ou même comment ont été faits les bruitages. Un pur moment de… comment dire…ah oui, de swing, c’est ça !

Mister Django et Madame Swing, de Doudou Swing, Frémeaux et associés, 20€.

jeudi 29 janvier 2009

Les contes du musée de la Musique

Cette collection de livres-disques a pour but de raconter en mots et en musique les différents instruments exposés au musée de la Musique : vielle à roue, kamanché, gamelan, accordéon, marimba, cloche tibétaine, oud… Chaque instrument est le prétexte à une histoire, qui permet de le resituer dans son contexte historique et social.
J’ai un faible pour le très émouvant Auguste le galibot et la mélodie de l’espoir, consacré à la fanfare, dans les mines de charbon du Nord. Ainsi que pour le plus exotique, et assez chamanique, Kim, le gardien de la terre, où il est question du didjeridoo aborigène d’Australie.
Le dernier ouvrage paru, consacré au clavecin, Angèle, l’ange du clavecin, n’est pas mal non plus (même si, personnellement, je dois avouer une tolérance horaire assez limitée à cet instrument). Sur fond de Révolution française, on suit une gamine aristocrate, chassée de chez elle par le peuple en colère, et adoptée par un couple de paysans.
Chaque livre s’achève sur un petit cahier documentaire retraçant l’histoire et les spécificités de l‘instrument. Une très belle collection.

Angèle, l’ange du clavecin, texte de Marie Bertherat, illustré par Claire de Gastold, Actes Sud/Cité de la musique, 15€

mercredi 28 janvier 2009

Geneviève Laloy

Voilà une nouvelle venue sur la planète française des disques pour enfants, qui mérite qu’on lui consacre quelques minutes. Madame Geneviève Laloy, auteur compositeur, vient de sortir un album, qui s’appelle Si la terre… Et on trouve de belles choses dans ce disque. Certaines chansons, et plus particulièrement celle qui ouvre l’album, Moi je le sais, dit la sorcière, sont même assez décoiffantes. Il y souffle un air qui m’évoque les grands espaces, les vieilles chansons françaises, les chemises de bûcherons et les chevaux galopant, crinière au vent, sur la lande déserte… Hem, hem...Un air plutôt vivifiant, quoi. On y pioche également, de ci de là, une sympathique ode aux grand-mères, un plaidoyer pour que les lapins arrêtent de courir, et plein d’autres histoires d’animaux. Tout ça, dans une atmosphère musicale fortement imprégnée de jazz. Je ne suis pas fan de tous les morceaux, et les chansons les plus lentes m’ont semblé manquer parfois un peu de relief, mais si vous croisez cette artiste belge, prenez tout de même la peine de tendre l’oreille, elle a quelques trésors dans ses poches.

Si la terre…, de Geneviève Laloy, Victorie music, 17€.
Son site : http://www.genevievelaloy.be/ (vous pouvez y écouter des extraits de ses chansons, et galoper, vous aussi, crinière au vent, etc.)

samedi 24 janvier 2009

Le monstre que personne n’a vu

Voici une version de téléphone arabe qui devrait faire s’esclaffer les petits. Ou comment une taupe, qui a perdu ses lunettes, lance une effroyable rumeur, qui va semer la panique dans tout le voisinage.
D’ailleurs, le pré de monsieur lapin et madame taupe, et notre vraie vie à nous, c’est kif-kif pareil : on s’affole, on colporte, on amplifie et à la fin, on voit d’horribles monstres aux dents aiguisées partout. Et résultat : on a des ulcères. C’est malin, tiens.

Le monstre que personne n’a vu, de Danièle Fossette, illustré par Hervé Le Goff, Les P’tits albums du Père Castor, 4,95€.

vendredi 23 janvier 2009

La terre racontée aux enfants

Oui, je sais, vous avez eu votre dose de Yann Arthus-Bertrand, vous avez déjà tous ses posters, le dessous de plat, la serviette éponge et le string. Vous ne pouvez plus voir une vache de près sans penser à lui, vous avez adhéré au groupe de Facebook : "Pour que Yann Arthus-Bertrand reste dans le ciel et nous foute la paix…" Mais assumons donc les héros de notre époque ! Et celui-ci ne me semble, de loin, pas le pire. Alors, tant pis, je prends le risque d’une grande vague de désabonnements, et je vous parle de La terre racontée aux enfants. Ce livre, paru il y a quelques années, ressort dans une nouvelle version, écrite par Isabelle Delannoy, spécialiste du développement durable. Les photos de Yann Arthus-Bertrand sont donc à nouveau l’occasion de scruter notre planète au plus près, mais avec cette fois ci, le souci écologique en arrière pensée.
Véritable encyclopédie sur le développement durable, l’ouvrage propose des chiffres et des informations pour éclairer les jeunes lecteurs sur le monde comme il va (mal). En même temps, des pistes de réflexion et d’action sont données, afin de dépasser le simple constat, et d’inviter les nouvelles générations à s’engager.
Voilà, c’est dit.

La terre racontée aux enfants, de Yann Arthus-Bertrand et Isabelle Delannoy, De la Martinière jeunesse, 19,50€.

jeudi 22 janvier 2009

La philosophie dans le… théâtre

Bon allez, je suis sûre qu’il y en a parmi vous qui n’ont rien de prévu lundi prochain à 20h30. Maintenant qu’il n’y a plus de pub à regarder à la télé, il faut bien trouver des occupations, hein… Donc, à tous ceux-là : réjouissez-vous, j’ai un super plan !
Tenez-vous bien, il s’agit d’une "Soirée Enfance et philosophie" (je sens que ça vous en bouche un coin). En vrai, c’est de la promo pour la collection Chouette ! Penser des éditions Gallimard. Je n’ai pas encore farfouillé dans ces petits livres de toutes les couleurs, mais les titres sont particulièrement alléchants : De quoi rire ?, Le mélange des sexes, Gagner sa vie, est-ce la perdre ?, Pourquoi les hommes font-ils la guerre ?, Le monstrueux, etc.
En tout, une quinzaine d’ouvrages sont parus, sous la houlette de la philosophe Myriam Revault d’Allonnes, avec le louable objectif de mettre la philosophie à portée de jeunes et d’inviter nos descendants à penser. Rien que ça. La dame sera sur la scène du théâtre de la Colline, à Paris, pour présenter cette collection, et discuter philo.

Lundi 26 janvier, 20h30, au théâtre de la Colline, Paris (XXe). Entrée libre sur réservation au : 01 44 62 52 00 ou à l’adresse : contactez-nous@colline.fr

jeudi 8 janvier 2009

Quand chez toi c'est l'Antarctique, va donc en Afrique...

J’ai pensé qu’un petit séjour au chaud s’imposait par les – 15° qui courent.
Voici une sélection d’albums relativement récents qui vous télétransporteront direct en Afrique. Allez, allez, on tombe le col roulé, le sous-pull, le Damart, le tricot de corps, le pull en laine, la polaire et la robe de chambre, et on sort son boubou…


Diabou Ndao

Diabou Ndao, ce qui la botte, dans la vie, c’est de casser des gnioules et de manger les petites amandes qui se trouvent dedans. Kézako gnioule ? Pffff, faut vraiment tout vous expliquer… Une gnioule, bande d’ignares, c’est une petite noix qui pousse sur les palmiers. Bon, ça y est, on peut continuer ? Donc, Diabou Ndao, elle mange des gnioules. Toute la journée, et toute la nuit. Et le jour où un lion débarque et fait trembler tout le village, la charmante enfant refuse de laisser ses gnioules. Et donc, ce qui doit arriver arrive : le lion avale Diabou Ndao. Logique. Sauf que Diabou Ndao, c’est pas la dernière des cruches, et au lieu de rester dans le lion, elle en ressort illico par ses fesses. Et le lion, alors, qu’est-ce qu’il fait ? Eh ben il remange Diabou Ndao, pardi ! Et je vous laisse le plaisir du dénouement de cette truculente histoire, racontée par Mamadou Diallo, grand conteur sénégalais. Un autre compliment au passage pour Vanessa Hié, qui a réussi à rendre dans ses images l’humour et le tempérament de cette épatante enfant.

Diabou Ndao, texte de Mamadou Diallo, illustrations de Vanessa Hié, Syros, 10,50€.


Solinké du grand fleuve

Seul sur son île au milieu du fleuve, Solinké comprend que son père ne reviendra pas, et qu’il a rejoint sa mère, parmi les étoiles du ciel. L’enfant va alors apprivoiser un oiseau, ainsi que ses peurs, pour traverser un jour le fleuve qui le sépare des autres hommes.
Ce livre, bien que vieux comme le monde, puisque paru en 1996, a le droit à une dérogation spéciale car il est sublimissime ! Deux hypothèses s’offrent toutefois à nous : soit je me trouvais dans un état d’hypersensibilité aiguë au moment où je l’ai lu, et cela explique l’émotion profonde qu’il m’a procurée. Soit ce livre est d’une grande beauté, son texte d’une rare intensité poétique et d’une portée philosophique très juste.
Le mieux, c’est peut-être que vous le lisiez, en attendant que je vous communique les résultats de mon expertise psychiatrique, non ?

Solinké du grand fleuve, écrit superbement par Anne Jonaz, illustré de main de maître par François Roca, éditions Albin Michel.


Crocodile, père et fils

Si vous n’étiez toujours pas convaincu que le crocodile est un animal fourbe, sournois, et d’une ingratitude abyssale, je vous invite à lire ce conte pour le moins édifiant. Et si après ça, vous prenez encore un croco en stop, vous ne pourrez vous plaindre qu’à vous-même…

Crocodile, père et fils, écrit par Yves Pinguilly et illustré par Florence Koenig, Autrement jeunesse, 12,50€.



Sous la peau d’un homme

Méfiez-vous des hommes trop parfaits : ce sont parfois des femmes… Voilà la magnifique morale de cette histoire !
Pour rabattre le caquet à son macho d’oncle, une jeune fille met son cousin au défi : après avoir parcouru le monde pendant un an et un jour, celui d’entre eux qui tirera au mieux profit de son voyage aura gagné...le respect. Evidemment, au bout de quelques heures, la fille a ratatiné son ballot de cousin, qui se retrouve comme un nigaud perdu dans une forêt sans rien à manger. Mais notre pasionaria ne s’arrête pas là, et elle séduit dans la foulée un prince misogyne, en se faisant passer pour un homme... Praline Gay-Para s’amuse avec son lecteur, jongle avec le second degré, l’ironie et la moquerie. Au final, elle zigouille avec délice et talent tout un tas de préjugés sexistes. Désolée, mais moi, je ne peux pas m‘empêcher d’exulter quand je lis ça !

Sous la peau d’un homme, texte de Praline Gay-Para, illustrations d’Aurélia Fronty, Didier jeunesse, 14€.


Le fil d’or de Fatinou

Pour aller danser à la fête du village, la petite Fatinou entend bien être la plus belle. Elle tanne donc sa pauvre mère pour qu’elle lui couse sa robe, là, maintenant, tout de suite ! Mais sa mère lui explique qu’elle doit attendre qu’on lui ait donné le fil d’or… Le fil d’or ? Bah oui, pour que Fatinou soit la plus belle pour aller danser, hé-hé-hé-hé… Bref, la gamine n’en pouvant plus, elle part seule dans la nuit, chercher elle-même son fil d’or. Et la voilà qui tombe sur un singe dépressif, perché en haut d’un baobab… Sous la plume chantante de Françoise Jay, cette histoire initiatique est un petit bonheur. Mais la Palme d’or va à Frédérick Mansot, qui signe de superbes illustrations, vives et richement colorées, peintes sur des assemblages de tissus africains.


Le fil d’or de Fatinou, texte de Françoise Jay, illustrations de Frédérick Mansot, Ed. Gautier-Languereau, 13,50€.


Contes d’Afrique pour les tout petits

Tour à tour espiègles, morales, déroutantes, ou tout simplement cocasses, les cinq histoires de ce livre disque sont délicieuses, et parfaitement contées par Souleymane Mbodj.



Contes d’Afrique pour les tout petits, par Souleymane Mbodj, illustrations de Hervé Le Goff, Milan, 15€.



Le mauvais juge

Ce texte, tiré des Petits contes nègres pour les enfants des Blancs, est une jolie variation sur l’art de se passer une patate chaude. Qui donc a fait des trous dans l’habit du tailleur ? C’est pas moi dit la souris, c’est le chat. C’est pas moi dit le chat, c’est le chien. C’est pas moi dit le chien, c’est le bâton, etc.
Blaise Cendrars décrit dans le rôle du mauvais juge, un babouin fat et fainéant, criant de vérité (si tant est qu’un babouin puisse accéder aux fonctions de juge. Je ne sais pas ce qu’en pense Rachida.) Et pour une fois, c’est une histoire qui finit mal. Même si le babouin ne sort pas grandi de l’affaire, c’est tout de même la faim et l’injustice qui gagnent. Et moi, j’aime bien que ça finisse mal, parce que ça change un peu (et que, vous l’aurez compris, je suis une sorcière).

Le mauvais juge, de Blaise Cendrars, illustré par Merlin, Le Sorbier, 13,50€.

mardi 6 janvier 2009

Sorcières en colère

Il est loin, le bon vieux temps, où les sorcières terrorisaient les enfants. Aujourd’hui, entre les marchands d’armes, les pédophiles, les intégristes, les pollueurs en tous genres et les dictateurs, la concurrence est rude. Les sorcières se sentent – à raison – sur le carreau. Et insulte suprême, la fête d’Halloween a fini de les ridiculiser !
Les sorcières en colère sortent donc manifester. Mais comme cela ne suffit pas, elles emploient les grands moyens. Et là, on a beau être adulte, responsable, savoir que les livres pour enfants ne sont que des histoires, et qu’accessoirement, les sorcières n’existent pas. Eh ben, on jubile à l’évocation des tortures infâmes que ces vilaines sorcières font subir aux forces humaines du mal…
Une réflexion sur nos peurs, sur un monde qui déraille, sur le « mal » et ses multiples disciples. Le tout servi avec énormément d’humour, de grincements de dents, et de scènes horrigolotes (= horribles + rigolotes)
Les sorcières sont absolument délicieuses d’insolence, de mauvaises manières et de méchanceté. Petit roman acide et drôle, rehaussé par de belles illustrations en noir et blanc modernes et stylisées.

Sorcières en colère, roman de Hélène Vignal, illustré par Diego Fermin, éditions du Rouergue, collection ZigZag, 7,50€.

lundi 5 janvier 2009

Où sont les zizis ?

J’ai une grave nouvelle à vous annoncer : les zizis ont disparu !
J’ai bien cherché, regardé de près, observé de loin, examiné par terre dès fois qu’il en serait tombé un… Non, rien, Mesdames et Messieurs, pas l’ombre d’un zizi humain!
Figurez-vous que j’ai lu Tout nu ! une histoire d’enfants qui décident de descendre dans la rue, habillés tout nus. Au début, il n’y en a qu’un mais à la fin, ils sont des milliers. Eh ben, vous me croirez ou non, y en pas un seul qui a un zizi ! Pas le bout du commencement d’un petit truc qui pendouille ou qui fendouille.
Un peu inquiète, je me suis renseignée auprès de l’auteur : où sont les zizis ? que j’lui ai demandé. Pas vus, qu’il m’a dit. Ils avaient déjà disparu quand l’illustrateur a rendu ses dessins. C’est l’illustrateur qui les a supprimés, tu crois ? Ou l’éditeur avant ça, qui les a subtilisés ? Pas de réponse, cette fois…

C’est alors que je me suis rendue compte que je n’étais pas seule à chercher les zizis. Susie Morgenstern, aussi, elle cherche. Elle a même écrit un livre pour dire que ce n’est pas normal qu’il n’y ait plus de zizis. Dans son album, Comme il faut, une petite fille demande un poupon avec un zizi de garçon. Et sa grand-mère a beau faire tous les magasins de la région, elle n’en trouve pas un seul. Résultat, elle est obligée de le coudre elle-même. Là, j’avoue, j’étais un peu déprimée. S’il faut se fabriquer soi-même ses zizis de mecton, où va-t-on ?
J’étais donc sur le point de lâcher l’affaire, quand l’écrivain et éditeur Alain Serres m’a tout expliqué. Dans son livre, page 40, il était écrit : « Si tes parents craignent de tomber sans être prévenus sur le dessin d’un zizi tout nu… réponds-leur qu’il paraît même que ça existe dans la vie, les zizis ! Et que certains parents en ont aussi ! » Et carrément, il y en avait quatre dessinés à côté !
Et puis dans la foulée, j’en ai aperçu un en plein milieu de Tout nu (le même titre qu’au début, oui, mais sans point d’exclamation, et avec un zizi, donc.)
Alors, Susie, ne désespérez pas, il reste encore quelques petits zizis de ci de là. Le tout, c’est de bien chercher. Et surtout, si vous en repérez un, faites des réserves, parce que moi j’vous le dis, les zizis coupés, ça ne repousse pas. (ah zut ! j’avais dit que je ne proférerais plus d’horreur sur ce blog…)



Mes preuves (des chiffres qui ne trompent pas) :
Tout nu !, de Ludovic Flamant et Pascal Lemaitre, chez Pastel = 0 zizi.
Comme il faut, de Susie Morgenstern et Jacqueline Duhême, éditions du Rouergue. = 0 zizi +1 cousu main.
Comment apprendre à ses parents à aimer les livres pour enfants, d’Alain Serres et Bruno Heitz, Rue du monde = 4 zizis.
Tout nu, de Taï-Marc Le Thanh et Benjamin Chaud, Gautier-Languereau = 1 zizi.

jeudi 1 janvier 2009

Un bel an neuf, tout neuf !

A vous tous , pour cette nouvelle année :







AMOUR,








TRAVAIL,


ET SANTE...