mardi 31 mars 2009

Monstres contre Aliens


Bon, je sais, ce n’est pas très moral. Je m’apprête, pour tout vous dire, à faire un truc moche. Je vais, mesdames messieurs, dire du bien d’un film américain, alors que je viens juste de descendre un de ses confrères français (cf. chronique d’hier soir, ci-dessous) ! A cause de moi, le cinéma hexagonal va retomber dans la crise la plus noire, tandis que la concurrence – la grande armée des hamburgers au ketchup – va, une fois de plus, écraser le monde !!
Donc, pour résumer, oui, je l’avoue, j’ai aimé Monstres contre Aliens. J’ai ri, j’ai frémi, je me suis gaussée des traits d’esprit qui le traversent, j’ai applaudi aux idées un poil féministes qui le portent, aux images insolites qui s’y succèdent, au brin de folie douce qui en émane.

Pour ceux qui veulent quand même savoir de quoi ça parle (autrement dit, ceux qui doutent encore)…
Quelques heures avant son mariage, une jeune femme reçoit une météorite sur la tête. Les conséquences sont fâcheuses puisqu’elle se transforme en géante, et finit enfermée par l’armée américaine dans une prison pour monstres, entourée de créatures bizarres. Mais lorsqu’un alien cruel et mégalo décide d’attaquer la Terre, les monstres en question sont réquisitionnés pour sauver la planète…

A part ça, pour vos dîners en ville, il est important de savoir (et donc de recaser au moment opportun) que ce film d’animation est inspiré des séries B des années cinquante.

(mention spéciale au personnage du Président des Etats-Unis, particulièrement bien vu)

Monstres contre Aliens, de Rob Letterman et Conrad Vernon, en salle le 1er avril.

lundi 30 mars 2009

La véritable histoire du chat botté


En apprenant que ce film avait été réalisé (entre autres) sous les bons auspices de Jérôme Deschamps et Macha Makeieff, j’avais envie de l’aimer, j’étais prête à me laisser surprendre, emporter dans leur joyeux monde déglingué. Eh ben raté.

Il y a pourtant plein de chouettes choses dans ce film d’animation dernier cri.
Et en premier lieu, des autruches lourdaudes qui conduisent des carrosses. Très drôles.
Mais également un chat (botté) sympa et attachant, un ogre touchant, recousu de partout, qui ressemble à Frankenstein et veut devenir un cygne… Réjouissant, non ?! Sans compter la reine, interprétée, et visiblement inspirée, par la géantissime Yolande Moreau. Un régal !
Je n’ai pas non plus de mal à dire des décors et des costumes, originaux et très travaillés.
Quant à la bande son, j’applaudis carrément : reprises de morceaux classiques au pipeau (ou un truc dans le genre), remix de standards américains (notamment I feel pretty de West Side Story), musiques d’ambiance western ou bonne vieille chanson française d’aujourd’hui… ça colle toujours, ça donne envie de bouger, de danser et les références sont poilantes.
Le doublage, me direz-vous, il ne doit pas être terrible, le doublage, hein… Eh bien si ! Le doublage est excellent, mesdames et messieurs ! Qu’on se le dise !
Bon ben alors, c’est la morale de la fin qui a dû la gêner, pensez-vous… Que nenni ! Elle est parfaite cette morale. Pensez-vous : il faut toujours dire la vérité ! Ma morale préférée !
Mais alors, c’est quoi son problème à celle-là ? hurlez-vous intérieurement.
Eh bien, mon problème c’est que malgré ces ingrédients de qualité, la mayo reste toute molle au fond du bol. C’est un film sans surprise, légèrement bavard, gavé de références, au point que ça finirait presque par faire mal à la tête. Certains personnages, comme celui du chambellan sont agaçants et mal définis. D’autres fades, figés et un peu « déjà vus » (dans Shrek) comme ceux du fils du meunier et de la princesse.
Enfin, je vous préviens, il vaut mieux être diplômé es-Contes de Perrault pour saisir certaines subtilités et pirouettes.

La véritable histoire du chat botté, un film de Pascal Hérold, Jérôme Deschamps et Macha Makeieff, sortie en salle le 1er avril.

jeudi 26 mars 2009

Marco Polo et la princesse de Chine

Kubilaï Khan, petit fils de Gengis Khan, veut marier une de ses filles, la princesse Koekoetchin, avec le roi de Perse. Mais la Perse c’est loin de la Chine. L’empereur mongol confie donc sa princesse à son ami Marco Polo, pour qu’il la mène à bon port. En échange de quoi, le célèbre Italien pourra retourner se gondoler à Venise. Mais les mers, à cette époque, ne sont pas de longs fleuves tranquilles : tempêtes, cannibales, pirates, maladies… Le voyage, vous l’aurez compris, sera mouvementé. Le périple est raconté en alternance par la voix posée de François Cluzet et par les chants de la Maîtrise des Hauts de Seine. Un opéra très beau, plein de mystères et de rebondissements, qui devrait transporter vos enfants dans un espace-temps lointain et fascinant.
Par chez moi, on l’écoute en boucle.

Marco Polo et la princesse de Chine, un livre-CD interprété par François Cluzet et la Maîtrise des Hauts de Seine, musique d’Isabelle Aboulker. Ecrit par Christian Eymery, illustré par Louise Heugel. Editions Actes Sud junior / Maîtrise des Hauts de Seine (On dirait le générique de fin d’un long-métrage tellement ils sont nombreux ! et encore, je vous épargne le nom de tous les choristes et musiciens…) Ah oui, et aussi, il coûte 19,50 €.

mardi 24 mars 2009

Kurt a la tête en cocotte-minute

Rien qu’en découvrant le titre et la tête de Kurt sur la couverture, avec ses immenses moustaches et sa mèche de cheveux sur le crâne, j’aimais déjà ce livre. Et ce que j’ai trouvé à l’intérieur m’a conforté dans cette première impression : ce roman est un vrai bonheur de lecture. Dans cette nouvelle aventure (trois romans sont déjà parus avec ce même personnage), Kurt, le Norvégien, conduit des Fenwicks sur un quai où les paquebots n’accostent plus, parce que le quai d’à côté est beaucoup plus beau et moderne (et on y distribue des saucisses gratuites, surtout). Le jour où Kurt et son fils découvrent des immigrés clandestins cachés dans un container, c’est le pompon ! Tout se met à aller de travers : Kurt d’abord, mais également son fils (un gamin de deux ans qui parle comme une encyclopédie, particulièrement poilant), sa femme, son patron, le chef des clandestins, etc. Dans les catégories humour loufoque et naïf, propos intelligent et contemporain, cette histoire emporte toutes les palmes.

Kurt a la tête en cocotte-minute, de Erlend Loe, avec quelques illustrations de Kim Hiorthoy, éditions La joie de lire, 8,50 €.

lundi 23 mars 2009

Les contes de la cigogne, du buffle, du maharadja, etc.

Les disques de contes de l’éditeur ArB music, font partie de ceux qu’il vaut mieux écouter que regarder, tant leurs pochettes sont, disons, euh… moches ! allez, c’est dit ! Mais ça n'engage que moi après tout, et puis, ça tombe bien, me ferez-vous remarquer, puisqu’un disque ça s’écoute davantage que ça ne se regarde, n’est-ce pas…
Les derniers titres de cette collection, contés et interprétés par l’excellente comédienne Bernadette le Saché, se distinguent par la qualité de leurs contes et leurs arrangements sonores. Une grande place est donnée aux musiques traditionnelles qui accompagnent les histoires et plongent l’auditeur dans d’exotiques états. Puisés dans les répertoires traditionnels du Vietnam, d’Inde ou d’Alsace, ces quelques titres permettent des apnées fascinantes et très accessibles dans ces cultures étrangères ou provinciales. A partir de 4 ans.

Le petit truc à savoir : dès lors que Bernadette le Saché figure au générique, vous pouvez y aller les yeux fermés (dans le cas contraire, c’est à vos risques et périls).




Les contes de la cigogne, ArB Music, 17,90 €.
Dans la même collection : Les contes du buffle, Les contes du Maharadja, Les contes du soleil levant
Un site : www.arbmusic.com

samedi 21 mars 2009

L’heure du renard

Un très court roman qui rappelle Le renard et l’enfant, le très beau film de Luc Jacquet. Et pour cause, l’histoire est celle d’une rencontre entre une petite fille et un renard, et l’étrange relation d’amour qui se noue entre eux. Mais la comparaison s’arrête là, car Isa, que ses copains de classe surnomment la Roussote, est la fille d’une sorcière, et l’intrigue emmène le lecteur vers des contrées magiques. Une plongée au cœur de la nature et du monde animal simplement et joliment racontée.

L’heure du renard, de Marie-Claude Bérot, Castor poche, 4,20 €. (Conseillé par l’éditeur à partir de 11 ans.)

vendredi 20 mars 2009

L’été de Garmann

Cela fait déjà un moment que ce livre mène sa vie avec panache de par les librairies, les salons et autres bibliothèques. Mais il vient de recevoir un nouveau prix, le prix Sorcière du meilleur album, et cela me donne l’occasion de revenir sur cet objet étrange et puissant.
Ecrit et illustré par Stian Hole, auteur norvégien, cet album recèle de surprises, sur la forme comme sur le fond. Le texte aborde la peur d’un enfant de 6 ans, à la veille de sa rentrée en CP, qui a « des papillons noirs dans le ventre ». Le temps d’un après-midi, dans un jardin où la nature est très présente, le petit garçon va découvrir que les adultes aussi ont peur d’un tas de choses. Ses trois vieilles tantes, notamment, avec qui l’enfant parle de la vieillesse et de la mort.
Travaillées à partir de photos, de collages et de dessins, les illustrations composent un univers déroutant, réaliste et à la fois très fantaisiste, poétique et moderne.
Les enfants devraient trouver dans ce livre un écho à leurs questions, à leurs angoisses et à leur soif d’amour.

L’été de Garmann, de Stian Hole, éditions Albin Michel jeunesse, 12,50 €.

jeudi 19 mars 2009

Rumba

Attention ! Alerte ! Chef d’œuvre en vue ! Tout de suite les gros mots, ricanez-vous. Eh bien, oui, l’œuvre dont je vais vous entretenir est celle d’un chef (de trois chefs en l’occurrence) et elle mérite que l’on sorte les gros mots. J’ai pour cela plongé dans mon coffre à gros mots dithyrambiques… J’ai laissé de côté génial, car les miens sont trop usés à force de les utiliser, j’en ai profité pour mettre jubilatoire à la poubelle car ça commence à bien faire. J’ai bien failli craquer pour un petit néologisme de ma composition du genre extrapatant, superqualifragilisticexpialidocious, ou époustoufifiant (celui-là, je l’ai piqué à ma petite sœur), mais bon, faut pas que les lecteurs s’accoutument trop. J’ai également écarté fantastique, fabuleux, merveilleux, parce qu’on n’est pas dans une émission de télé, tout de même.
Et me voilà donc bien démunie pour vous dire à quel point ce film est… bien.
De quoi qu’ça cause ?
Rumba raconte l’histoire tragico-comique d’un couple de danseurs de danses latinos. Ces deux-là mènent une vie carrée et écument tous les concours de danse de leur région, jusqu’à ce qu’ils croisent la route d’un suicidaire très maladroit. Leurs routes se croisent à tel point que ça cause un gros accident de voiture et que la vie des deux danseurs va prendre un virage très serré, et se poursuivre en zigzag. Mais ne vous y trompez pas, ce film est gavé d’humour, noir, mais aussi absurde et inattendu. On y nage en plein burlesque et on y décèle des pointes de génie poétique dignes de Jacques Tati.
Cette œuvre cinématographique insolite, et quasi muette, fait la part belle à la danse, aux couleurs, aux ombres, aux compositions graphiques. Les très longs plans séquences agissent parfois comme des livres d’images que l’on scrute avec délectation. Parfaitement chorégraphié, ce petit film, sorti en septembre dernier, a été réalisé et joué par Dominique Abel, Fiona Gordon et Bruno Romy, trois numéros qui ont déjà signé ensemble le long-métrage L’iceberg, en 2005.
Donc pour conclure, c'est pour tout le monde, grands et petits (mais pas trop petits quand même, disons à partir de 9 ans environ), et c’est bien. Super très beaucoup bien.


Rumba, un DVD de et avec Dominique Abel, Fiona Gordon et Bruno Romy, MK2, 16,99 €.
(Crédit photos : Laurent THURIN-NAL)
Et pour vous faire une idée de comment c'est bien allez-y voir par là : http://www.rumba-film.mk2.com/

mercredi 18 mars 2009

Zic Zazou

Pour qui n’aurait pas encore croisé le chemin de Zic Zazou, un DVD présente Brocante sonore, le dernier spectacle de ces musiciens bricolos et rigolos. Les neuf gaillards vêtus de leur bleu de chauffe évoluent dans un univers de ferraille, de boîtes de conserve et de tuyauteries infernales. Leurs instruments insolites, tuyaux d’arrosage, bouteilles de bière, casseroles, ou perceuses, chantent la nostalgie et la poésie d’un monde ouvrier et fraternel. Mélodieux, zinzin, étonnant, ce show polyphonique prouve une bonne fois pour toutes qu’on peut faire de la musique avec n’importe nawak.
Le DVD a été conçu et réalisé par Emilie Chedid. Il reprend une représentation que le groupe a donné sur le site minier de Oignies, ce qui ajoute encore à l’atmosphère ouvrière. En "malus", une excellente leçon de musique pour vos petiots et de longues interviews de cette joyeuse bande de Picards, qui sévit déjà depuis plus de vingt ans…

Zic Zazou, Brocante sonore et autres dingueries, DVD réalisé par Emilie Chédid, 23€.
En vente par correspondance à : Sicalines, 95 rue des 4 Lemaire, 80000 Amiens, ou sur http://ziczazou.com

lundi 16 mars 2009

La vie en verte

« C’est pas possible », répète Marine en découvrant un beau matin qu’elle est devenue verte, des pieds à la tête. C’est pas possible, et c’est pourtant sur cette incongruité que débute ce petit roman pour jeunes lecteurs.
Une écriture simple mais efficace, des personnages qui jouent juste, des portraits très finement dressés, évitant à tout prix les traits grossiers ou caricaturaux. Il y a de la subtilité là-dedans. Notamment dans la description du père qui nage dans le déni et la fuite, ou du frère qui tente des analyses psychologiques expérimentales. Une variation réjouissante sur l’air du « s’accepter soi-même », agrémentée d’un intéressant « s’affirmer face aux autres ».

La vie en verte, de Gilles Abier, illustré par Pénélope Paicheler, Actes Sud Junior (collection Cadet), 6,50€.

vendredi 13 mars 2009

L’attrapeur de mots

Quand on ne retrouve plus ses mots, c’est que l’attrapeur de mots est passé dans le coin. Cet homme fait collection de tous les jolis mots, les belles expressions, les drôles d’associations, et il les colle ensuite dans son carnet. C’est un poète, voilà tout ! Mais le petit héros de cette histoire n’a pas l’intention de se laisser voler son « croche-patte » sans broncher. Il organise donc une filature du vieux monsieur (car le poète en question est un peu vieux, oui. C’est des choses qui arrivent. Et puis, lui au moins, il n’est pas mort, hein…)
De belles illustrations, jolis paysages urbains, couleurs douces et une … un jeu avec la typologie, non pardon, la calligraphie, heu non, les mots, mais non, comment on dit déjà quand on veut parler de la façon dont sont écrites les lettres… la sténo… non, la dactylo… non plus… Ah zut, je l’avais sur le bout de la langue ! Quelqu’un a dû me le voler…

L’attrapeur de mots, de Jean-François Dumont, P’tits albums du Père castor, 4,95€.

mercredi 11 mars 2009

Le jour de toutes les dernières fois

Un roman à la première personne du singulier. Un roman singulier qui parle d’une paire de frères. Deux frères en tête à tête avec leur père. Un père perdu, qui envoie son aîné chercher son cadet à chaque fois qu’il disparaît. Une disparition qui ébranle la maison. Une maison qui contient ses habitants dans leur douleur. Une douleur qui ne parvient pas à s’échapper. Une chape de plomb qui a figé le temps. Le temps d’après le jour de toutes les dernières fois. Une journée qui s’écoule tout au long de ce roman. Un roman à la première personne du singulier…

Le jour de toutes les dernières fois, un roman (pour ado) de Martha Heesen, traduit du néerlandais par Emmanuèle Sandron, éditions Thierry Magnier, 9,50€.

mardi 10 mars 2009

Le grand jour du poème à l’autre

Puisque aujourd’hui est le Grand jour du poème à l’autre, je m’en vais vous en recopier un joli tout rigolo, tiré de l'album Dans la tête à Topor, illustré par Les chats pelés.

« Le petit coiffeur
n’est jamais à l’heure.
Quand c’est pour la danse,
il est en avance.
Quand c’est à la gare,
il vient en retard.
Pour se faire excuser,
il donne des baisers :
« c’est pas moi,
c’est ma pendule,
qui avance
et qui recule ! »



ah oui, et puis aussi, en bonus, un p’tit de Louis Calaferte...


Généalogie
par mes arrière-arrière-arrière-
grands-grands-pépères et grand-mères-grand
et mères et pères et mères
et par ceux qui les précédèrent
tous ceux si loin si loin si vieux
si vieux zaïeux
par tous mes macchabées zancêtres
je suis de zorigine humaine

Ce poème est tiré de ça fait rire les poètes !, une anthologie de Jean-Marie Henry, illustrée par Sara, aux éditions Rue du Monde (15,50€)

vendredi 6 mars 2009

Catalogue de parents pour les enfants qui veulent en changer

Si jamais cela vous avait échappé, sachez que Claude Ponti a fait paraître il y a quelques mois un nouvel album. Vu qu’il a dû en vendre deux cent millions depuis, je doute que ce soit encore un scoop pour beaucoup d’entre vous (d’autant que Noël est passé par là entre temps). Mais pour les distraits et ceux qui rentrent d’un long séjour en Papouasie Nouvelle Guinée (où hélas, le livre n’a pas encore été traduit), je vais quand même vous dire tout le bien que je pense du Catalogue de parents pour les enfants qui veulent en changer.


Pour être honnête, si l’idée d’un catalogue de parents m’a d’emblée paru excellente, j’ai d’abord été frappée de perplexitude en lisant les textes de ce grand livre. Longs, complexes, débordant de jeux de mots, parfois redondants, plein de sigles et de renvois en tous sens… Je me suis demandée quel genre de méga-cervelle enfantine pouvait ingurgiter des phrases aussi riches et bourrées jusqu’à la gueule de références diverses et autres clins d’oeils variés. Mais lorsque j’ai mis ce livre en présence d’enfants (taille de cervelle tout à fait normale), le miracle a eu lieu. Non seulement le livre est resté très poli, mais les enfants, eux, ont écouté attentivement. Ils ont regardé les images avec attention, ils se sont mis à feuilleter délicatement le livre, à demander un parent en particulier, puis un autre, et, bonheur des bonheurs, à… discuter ! Car oui, ce livre fait parler, délie les petites langues et offre une occasion rare d’échange entre grands et petits. Outre que les enfants cherchent à reconnaître leurs propres parents parmi tous ceux catalogués, ils choisissent également leurs préférés, ou réagissent à ceux qui ne leur font pas du tout envie (genre Les très méchants). Le parent attentif en apprendra ainsi de belles sur la façon dont son enfant le voit, et sur celui contre qui il serait prêt à le troquer !
A la fin du livre, un vrai bon de commande, permet en effet de commander pour de vrai le ou les parents de son choix, avec « livraison gratuite en quarante tuiteurs ». Zavez plus qu’à vous tenir à carreaux…

Catalogue de parents pour les enfants qui veulent en changer, de Claude Ponti, L’école des loisirs, 21,50€.

NB. Si vous craignez que votre petit chérubin ne vous échange contre un Eclapatisseur ou des Confortables (qui ont un grand succès), ne vous affolez pas, le catalogue garantit aux parents d’origine un séjour tout confort dans une « Somptuluxueuse résidence », avec entre autres, piscine olympique, mini-golf, peinture sur coquille d’œuf et soirées « karapadakor »… Avouez que ça fait réfléchir, non ?
NB2. Je possède un exemplaire dédicacé du maître, que je suis prête à céder (à contre coeur bien sûr) pour 2750 €.

jeudi 5 mars 2009

Ma famille nombreuse, 76 poèmes et 1 éléphant

« Peut-être que dans une famille nombreuse, on vient tous d’ailleurs » (extrait de Les deux accordéonistes)




Aujourd’hui, j’ai décidé de ne pas dire une seule fois le mot génial.
Mesdames et messieurs, je vous annonce donc… une chronique sans le mot génial dedans ! (là, ça compte pas, hein)
Et ce ne sera pas chose facile, car le livre dont je veux vous entretenir est tout bonnement… gé…ant ! Il est du genre vraiment gé…néreux ! gé…sticulant ! gé…patant! De gé…notype excellent !
Pensez donc : de la poésie, des images abracadabrantiques, un éléphant rose avec une queue en tire-bouchon, une famille foutraque et particulièrement très beaucoup nombreuse, des mots qui se baladent et qui dansent, des idées saugrenues, des évocations mélancoliques, des idées qui piquent… Voilà parmi les ingrédients qui ont servi à fabriquer Ma famille nombreuse, 76 poèmes et 1 éléphant, et comme dans toutes les familles nombreuses, ça fourmille encore d’un tas d’autres animaux, vermicelles, éclats de rire, accordéons…

Ma famille nombreuse, 76 poèmes et 1 éléphant, poésie de David Dumortier, illustrations de Lucile Placin, Rue du Monde, 16€.


NB. L’auteur, David Dumortier, animera un atelier d’écriture poétique le 18 mars, à la bibliothèque Benjamin Rabier, à Paris (19e).

Avant de nous quitter, je vous propose une petite charade :

Mon premier est un oiseau. Mon second est généralement accroché dans les arbres et les oiseaux lui dorment dedans. Mon troisième est une construction large et spacieuse sous laquelle se tiennent souvent des marchés. Si vous n’avez pas encore trouvé mon tout, c’est que vous êtes un lecteur distrait et peu fiable.

mardi 3 mars 2009

L'oratorio d'Aurélia

Aujourd’hui est un grand jour. C’est le jour où L’oratorio d’Aurélia reprend, sur la scène du Rond Point, pour une nouvelle série de représentations. Splendeurs et merveilles à ne rater sous aucun prétexte. D’autant que deux dates supplémentaires viennent d’être ajoutées au programme : les mercredi 4 mars et mercredi 11 mars, à 15h. Des horaires de rêve pour emmener vos enfants.
Pour ceux qui seraient nés de la dernière pluie, l’Aurélia en question est la fille de Jean-Baptiste Thierrée et Victoria Chaplin, elle est aussi la petite fille du very grand Charlie Chaplin, et la sœur du fabulissime James Thierrée. Sachant que cette famille vient directement d’une planète extra-terrestre très lointaine, et qu’ils ont inventé des univers tout simplement époustoufifiants, je vous conseille très fortement d’aller tout de suite planter votre tente devant le Rond-Point pour ne rien manquer. Et pour qu'on ne m'accuse pas de parisianisme aigu, je vous signale ci-dessous les autres dates de sa tournée.

L’oratorio d’Aurélia, du 3 au 14 mars, théâtre du Rond-Point, Paris 8e. Réservation à faire de toute urgence au : 01 44 95 98 21, ou sur : http://www.theatredurondpoint.fr
Les dates de la tournée : du 19 au 21 mars à Bruxelles, les 24 et 25 mars à Roubaix, les 28 et 29 mars à Noisy le sec, les 31 mars et 1er avril à Vannes, les 4 et 5 avril à Cusset et enfin, les 8 et 9 avril à Besançon.

Le printemps des poètes

Saviez-vous que chez les poètes, le printemps débute avant le 22 mars ? C’est une particularité qu’ils ont, on ne peut rien y faire, c’est comme ça. Donc, pour ces gens-là, le Printemps des poètes vient tout juste de démarrer. Jusqu’au 12 mars, ils sortent dans la rue, ils déclament, ils font publier des livres, ils se réunissent, ils organisent tout ce qui leur passe par la tête. Et méfiez-vous, il passe des choses bizarres par la tête d’un poète… Ah oui, et tout ça en se marrant, car cette année, cette manifestation nationale a pour thème le rire.
J’attire enfin votre attention sur la journée du 10 mars (mardi prochain), déclarée « Grand jour du poème à l’autre ». Ce jour là, le mot d’ordre est simple : « offrez un poème, échangez vos poèmes, postez un poème, glissez un poème sous la porte, ceci ou cela mais donnez un poème à l’autre. » C’est bien clair ?
(naturellement, il est autorisé de laisser des poèmes en commentaire sur ce blog, de m'en envoyer par mail, par pigeon voyageur, télépathie...)

Pour en savoir plus, cliquez donc un coup sur ça : www.printempsdespoetes.com