vendredi 29 mai 2009

Tamèrantong !

Si vous n’avez pas encore croisé le chemin de cette bande de loustics, apprenez que la compagnie Tamèrantong ! mérite largement le crochet.
Composée à quasi 100% de petiots de 5 à 17 ans, cette compagnie de théâtre prend sous son aile des enfants de quartiers populaires (Belleville, Mantes-la-Jolie, la Plaine Saint-Denis), parfois en difficulté, et monte avec eux des spectacles détonants, et tout ce qu’il y a de plus pro.
En tournée depuis déjà deux ans, le spectacle Les Bons, les brutes et les truands est l’une des dernières production maison. Une cavalcade délirante au pays des cow-boys spaghetti, jouée avec une énergie incroyable par des zozios de première classe.
Double effet sur les spectateurs enfants : 1. Ils sont scotchés par l’histoire, les effets spéciaux et tout le tintouin. 2. Ils sont bluffés de voir des gamins de leur âge sur scène.
Et si je vous parle de tout ça, c’est qu’il y a des représentations prévues bientôt, du côté de Paris. Allez-y, ça dépote !

Les bons, les brutes et les truands, du 12 au 14 juin au théâtre de l’Épée de bois, à la Cartoucherie de Vincennes. Tél. 01 48 08 39 74.
Un autre spectacle de la Compagnie : Ça fracasse à Castillac, sera jouée le 7 juin à la Maison des Métallos, Paris 11e. Tél. 01 47 00 25 20.

Leur site, c’est là. (la musique est signée les Béruriers noirs)

Un article passionnant sur eux, écrit par votre serviteuse en chef : c’est là.

jeudi 28 mai 2009

Les Bombes 2 bal

Voici un groupe qui devrait être reconnu d’utilité publique, et remboursé par la Sécu. Les Bombes 2 bal, dès leur apparition sur terre lancent leur mot d’ordre : Danse avec ta grand-mère (titre de leur premier album). Depuis, parole tenue, les quatre filles et les deux garçons n’ont cessé de faire danser toutes les générations. (D’ailleurs, pour vous dire que c’est pas du pipeau, ils ont déjà donné des concerts gratuits pour les moins de 12 ans et les plus de 65 ans).
Implantées dans le quartier toulousain Arnaud Bernard, les Bombes 2 bal, intimement liées au duo des Fabulous Trobadors, chantent pour toutes les occasions : un déménagement, un anniversaire, un décès, une naissance… et même parfois un concert. Sur scène, leur Bal indigène (titre de leur deuxième album) devient une expérience - aujourd’hui rare - de communion dans la danse et la bonne humeur. Le tout orchestré avec une générosité exceptionnelle.
Mon mot d’ordre à moi sera donc : courez, achetez, téléchargez, enregistrez, volez, ou que sais-je, et dansez maintenant !
Pour vous convaincre, voici d’ailleurs le témoignage de A., 36 ans :
« Ce jour-là, j’étais tellement déprimée que j’ai avalé un pot entier de Nutella en regardant la saison II de Desperate Housewives. Gwendoline m’a traînée jusqu’au concert des Bombes 2 Bal sur son dos. Et là, mieux que du Prozac, j’ai dansé – rondes, farandoles, scotisch – toute la nuit ! Ça ne m’était plus arrivé depuis mon mariage. Et en plus, c'est cool, ça m'a permis d'éliminer le Nutella. »
Bal indigène, Danse avec ta grand-mère, deux disques parus (ces dernières années) chez Tôt ou Tard.

mardi 26 mai 2009

Les pestacles du Parc Floral

Autant vous le dire tout net : si vous n’habitez pas Paris ou la région parisienne, vous n’avez pas de bol. Car nous, les têtes de veau, eh ben on a les pestacles, et je vous dis pas la programmation de cette année ! Enfin, si, je vous la dis : rien que du top-moumoute de compétition ! En vrai, je ne connais pas tous les artistes qui vont se succéder tous les mercredis, de juin à septembre, au Parc Floral, mais j’en ai repéré une brochette d’excellents.
Par ordre d’apparition :

Khalid K
Le tour du monde en 80 voix (le 17 juin)

Cet homme est un surdoué de l’imitation vocale, il fait des choses époustouflantes avec sa bouche, ses percussions et avec sa pédale machin-truc à répliquer les sons. C’est beau, c’est scotchant et c’est mis en scène par Ken Higelin.

http://www.khalidk.com/


Elise Caron
Chansons pour les petites oreilles (24 juin)

Fin, délicat, plein de charme et d’audace. Une très belle voix pour des textes tendres et malicieux.


Abel
Chocobelou
(15 juillet)

J’ai un peu honte de ne pas encore connaître, mais selon ma (célèbre) théorie de la tendance, il s’agit là d’une véritable révélation dans la chanson pour enfants. Donc à voir et entendre pour rester dans le vent.

Eric van Osselaer
Orgabites
(5 août)

Un orchestre de poireaux, carottes, patates, et autres cucurbitacés en folie. Si, si, vous avez bien entendu, ce monsieur belge (et quoi d’autre !) joue du légume. Et je peux témoigner : le résultat ne ressemble pas à de la soupe (même si c’est par un gros potage que finit le concert, je crois). C’est saisissant. Je vous préviens quand même, le cri de l’endive est particulièrement déchirant.

Un extrait (pour vous préparer psychologiquement) sur :
http://www.youtube.com/watch?v=JhFUWnyLtVM

ZUT
Blablabus
(26 août)

Je ne vous la refais pas, hein, j’en ai déjà suffisamment parlé de ces trois-là. Non mais ! Vont pas squatter mon blog, non plus…

Sophie Forte
J’suis vert
(9 sept)


Sophie Forte en concert, c’est de la balle. Je vous en reparlerai, juré !









Les pestacles, festival jeune public, au du Parc floral de Vincennes. Du 3 juin au 23 septembre, tous les mercredis. Le site : http://www.lespestacles.fr/

lundi 25 mai 2009

Ici Londres

Dans ma série « Je kiffe total », voici venu un objet bizarroïde, imaginé par un auteur que je surkiffe : Vincent Cuvellier. Pour planter le décor à ceux qui connaîtraient pas, sachez que tout ce qu’écrit ce garçon est généralement drôle et intelligent.

Avec l’album Ici Londres, notre bonhomme a vu grand, puisqu’il est allé puiser dans les mystérieux messages personnels que diffusait Radio Londres pendant la deuxième guerre mondiale.
« L’étoile filante repassera », « La lune est pleine d’éléphants verts », « Le chapeau de Napoléon est-il toujours à Perros-Guirec ? »
Impressionné, et inspiré par le pouvoir d’évocation poétique de ces phrases énigmatiques, l’écrivain a alors invité l’immense illustratrice Anne Herbauts, pour mettre en image quelques uns de ces messages. Puis il est allé toquer à la porte du musicien Olivier Mellano, pour mettre ces phrases de l’espace en musique. Et enfin, comme il n’est pas super fort en histoire, il a demandé à l’historienne Aurélie Luneau de rajouter son grain de sel.
Le résultat est superbe, instructif, très émouvant, et passionnant d’un point de vue historique.
Autant vous dire qu’il s’agit d’un livre pour enfants, certes, mais aussi pour parents, grands-parents, et arrière-grands-parents...

Allez, encore quelques unes pour la route : « Le père la cerise est verni. » « Lisette va bien, je répète trois fois… » « Grand-mère mange nos bonbons ».

Et the very best of : « Tante Amélie fait du vélo en short ».


Ici Londres, de Vincent Cuvellier, illustré par Anne Herbauts, historiquement raconté par Aurélie Luneau, mis en musique par Olivier Mellano. Tout ça aux éditions du Rouergue, pour 22 €.

jeudi 21 mai 2009

A fond la caisse avec Steve Mac Kouïn

Si ça fait longtemps que vous n’avez plus vu votre mini-gnome, déjà blasé par la vie, ouvrir des yeux en balle de ping-pong et garder la bouche ouverte en silence pendant plus de trente seconde, j’ai ce qu’il vous faut !
A fond la caisse avec Steve Mac Kouïn est en effet une sorte de road movie à l’américaine des plus improbables dans le monde du livre jeunesse. Ambiance hollywoodienne des années 50, voiture décapotable, fascination pour la vitesse… Ça, c’est pour se mettre en jambe. Mais ajoutez-y un héros, haut comme deux pommes et demie, qui pique la bagnole de son père pour aller battre des records de vitesse sur les routes paisibles du voisinage, avec un chérif à ses trousses, de belles auto-stoppeuses sur la banquette arrière… On est dans la transgression totale, et les enfants sages n’en reviendront pas (ni même certains parents, à mon avis !).

A fond la caisse avec Steve Mac Kouïn, un album écrit par Taï-Marc Le Than, illustré par Merlin, éditions du Seuil jeunesse, 18 €.

mercredi 20 mai 2009

L'abécédaire de la colère

Moi, le 20 mai, je prends des résolutions. C’est comme ça. Je décide donc qu’il est temps de vous parler des petits chef-d’œuvres qui s’ennuient depuis des mois dans mes caisses à livres (ma résolution du 20 mai de l’année prochaine, ce sera d’installer des étagères chez moi). C’est un peu de leur faute, aussi, ce sont des livres, des disques, des DVD tellement super géniaux, et que j’aime d’un amour si profond et sincère, que je ne veux pas bâcler leur chronique. Et résultat, à force de pas vouloir bâcler, j’attends, je reporte, je procrastine, et j’écris rien, et c’est pas malin…

Donc, résolue que je suis, voici le premier de cette nouvelle série…

L’abécédaire de la colère

Emmanuel Houdart explore dans ses moindres recoins ce sentiment puissant et dévastateur qu’est la colère : Cris, Bagarre, Guerre, Enfer, Fessée… Mais l’auteur propose également des antidotes, comme le Koala, animal paisible s’il en est, la Sagesse, le Yoga, ou les Zygomatiques (car il existe, rappelez-vous, « un moyen moins fatiguant et très efficace de réagir en toute situation : le rire »).
Des illustrations intenses et des petits textes joliment troussés. Un livre tout rouge qui donne aux enfants des clefs pour vivre avec leur propre colère, et surtout, pour se protéger de celle des adultes.

L’abécédaire de la colère, d’Emmanuelle Houdart, éditions Thierry Magnier, 17 €.

mardi 19 mai 2009

Autocongratulation !

Il m’arrive un truc dingue : j’ai une bonne humeur !
Pour une fois, je ne vais pas râler, ou critiquer, mais me réjouir à haute voix ! Bon évidemment, c’est pour me vanter, mais, n’empêche, hein…
Donc figurez-vous, chers lecteurs, que votre blog adoré – oui, oui, Graines de mômes – a l’insigne honneur d’être cité en quatrième de couverture d’un roman fantastibuleux : L'Arche part à 8 heures. Emportée par la passion, j’avais signé ici même une critique dithyrambique de ce petit bouquin, alors forcément, l’éditeur s’est dit qu’il fallait que le monde sache, et que l’humanité profite de ces sages paroles (enfin, « sages », faut l’dire vite). Et donc, il en a recopié un passage au dos du bouquin. Autant dire que c’est la consécration pour nous tous, graineux, graineuses !
Voilà, ça y est, l’autocongratulation est terminée.

jeudi 14 mai 2009

Frigo vide

Je vous ferais savoir que c’est bientôt la fête des voisins. Alors, tous ensemble, faisons un rêve… Allez, allez, donnons-nous la main… C’est parti…
Et si aujourd’hui, des voisins mettaient en commun les petits restes de leur frigo, pour faire une grande tarte colorée, qu’ils partageraient tous ensemble ? Et si tous les voisins de tous les immeubles voisins faisaient de même ? Et si on partageait, en plus des tranches de tarte, des tranches de vie avec ceux qui vivent à côté de nous ?
Eh bien, figurez-vous que c’est aussi le rêve d’Andreï, qui après avoir joué du violon toute la journée, se retrouve le soir sur son trottoir, avec quasiment rien à se mettre sous la dent…
Non, sans blague, Gaëtan Dorémus parvient avec beaucoup de finesse et de tendresse à mettre en scène cette mini utopie du quotidien, et moi je lui dis : quand tu veux, Gaëtan, tu viens manger un bout de tarte à la maison.

Frigo vide, de Gaëtan Dorémus, Seuil jeunesse, 14,50€.

mercredi 13 mai 2009

Le stylo à cancre

Attention, chers parents, ce livre-disque dont je m’apprête à vous parler est une véritable apologie de la cancre attitude. Il déculpabilisera ceux qui ont déjà plongé dans la cancritude absolue, et il donnera peut-être – horreur ! – des idées aux autres. N’empêche qu’il risque surtout de les faire se marrer…
Simon, le narrateur, interprété avec brio par François Morel, a des problèmes à l’école, mais c’est de la faute à son stylo à cancre, et puis aussi à cause de ses peluches, à qui il doit faire la classe le soir, ah oui, et aussi à cause des Panous… (parce que c’est Panous, Panous, Panous…)
Truffé de jeux de mots et d’humour, le récit est entrecoupé de chansons d’ Olive et moi (eh oui, c’est son nom de scène, au monsieur). Une plongée loufoque dans un univers de cours de récré, qui interpelle tout de suite les petites oreilles, et fait bien rire les grandes, au passage.

Le stylo à cancre, un livre-CD écrit et chanté par Olive et moi, raconté par François Morel, illustré par Elisa Géhin, dans la sympathique collection musicale Toto ou Tartare, chez Actes Sud junior, 23€.

mardi 12 mai 2009

Un lourd silence

On parle souvent de la Résistance, sans forcément s’appesantir sur l’autre versant de l’histoire, vu du côté des collaborateurs, des miliciens et autres partisans de Pétain. C’est justement de ce côté-là que nous entraîne ce roman, qui raconte l’éveil d’un jeune garçon, et sa confrontation à l’histoire de sa famille, mais également à celle de son pays et de sa ville.
Décors et paysages dépeignent une ville de Lyon noyée sous la chaleur d’un été étouffant, une ville dont l’histoire resurgit par bribes, par éclairs, au fil du récit. Perdu dans cette ville, le narrateur est un personnage très touchant, très attachant, avec ses doutes, ses questions et ses prises de conscience soudaines et souvent violentes. On assiste chez lui à ce court et douloureux passage qui va lui faire quitter le monde de l’enfance et rejoindre définitivement la rive des adultes.
Le portrait qui est fait, en toile de fond, des familles bourgeoises embourbées dans leur bienséance et leurs silences hypocrites, est très réussi.
L’intrigue se déroule à la manière d’une enquête. Si les révélations de la fin du roman sont assez vite prévisibles, le récit n’en est pas moins captivant.

Un lourd silence, de Murielle Szac, Seuil, collection Karactère(s), 8,50 €. Conseillé à partir de 14 ans.

lundi 11 mai 2009

Les idées géniales de Raoul Craspouille

Paris en tous genres, ruses et surenchère de bêtises : voilà les ingrédients de Raoul Craspouille. Enfermer le remplaçant dans la réserve à cahiers, aller à l’école en slip, terroriser la copine de sa sœur… Rien n’arrête Raoul. Avec une prédilection pour les slips, les rots, les bombes puantes et les histoires de pets, le personnage d’Alan MacDonald devrait ravir les lecteurs de son âge (7-8 ans). Le premier tome rassemble trois petites histoires courtes. Pas de philosophie, de double niveau de lecture, ou d’idées métaphysiques dans tout ça, mais de quoi s’amuser. Pour l’image finale, j’hésite entre un bonbon acidulé et une série animée rigolote à la télé.

Les idées géniales de Raoul Craspouille, d’Alan MacDonald, illustré par David Roberts, Folio Cadet.

samedi 9 mai 2009

Embrasse-moi


Chassé-croisé de secrets, peurs, complexes, et confidences adolescentes, le tout dans une ambiance caniculaire et étrange « qui va de travers »… Voilà les fils qui traversent ce petit roman singulier de Bart Moeyaert, où l’on apprend qu’« au jeu des secrets, on a tous quelque chose à cacher… »

Embrasse-moi, de Baet Moeyaert, collection DoAdo, éditions du Rouergue, 7,50€.

vendredi 8 mai 2009

Une hirondelle m’a dit…

Pour vous, aujourd'hui,
un peu de poésie.
Vous l'avez bien mérité,
chers lecteurs de blog adorés...

Poissons

« Sans eau, disent les poissons,
Nous mourons.
- Et sans « O » ?
- Sans « O », nous pissons. »


Mon bonheur est si grand,
ma chambre est si petite,
qu’il n’y a pas la place
pour nous deux dedans.
C’est pour cela que si
je reste dans ma chambre,
je suis triste et que
j’y suis si rarement.


Ces deux comptines sont extraites de Une hirondelle m’a dit… et autres comptines, d’Alain Gaussel, illustrations d’Etsuko Watanabe, aux éditions du Seuil jeunesse, 13,50€.

jeudi 7 mai 2009

De chaque côté des cimes

Je vous suggère une plongée dans l’ailleurs, le plus lointain qui soit. Dans une communauté isolée du reste du monde, qui survit dans des conditions extrêmement rudes, dans un endroit reculé de l’Himalaya, au nord de l’Inde : le Zanskar, également appelé le « petit Tibet ».
Un pays où la tradition est d’autant plus forte qu’il vit quasiment en autarcie, coupé de toutes influences et modernité. Un pays où l’hiver dure neuf mois et où la première ville se trouve à une semaine de marche dans des conditions très dangereuses.
A travers l’émouvant portrait de deux jeunes filles, Claire Mazard dépeint avec beaucoup de détails les traditions, la condition de la femme et les modes de vie de ces villages perdus. Un roman sensible, dépaysant et passionnant, qui pose de belles questions sur la vie.

De chaque côté des cimes, de Claire Mazard, collection Karactère(s), Seuil, 9€. (conseillé à partir de 12 ans)

mercredi 6 mai 2009

Chasseur d’orages

Voici voilà un road movie à travers les grands espaces américains, comme il se doit. Pour fuir un père plein aux as et la bêtise de sa belle-mère, mais surtout pour disperser les cendres de son grand-père, le jeune Herb, 15 ans, prend la route. Il croise sur le chemin trois étudiants, et tous ensemble, ils décident de se rendre de Vancouver jusqu’aux Lightening Fields, près de Santa Fe. 2500 kilomètres à parcourir en 92 pages. S’il est question de vrais orages et de foudre véritable dans ce livre, on y croise aussi des orages plus symboliques, ceux de l’adolescence, de la vie, de l’enfance et quelques coups de foudre très humains. Il souffle sur ce court roman un vent plein de charme et d’énergie.

Chasseur d’orages, un roman ado d’Elise Fontenaille, éditions du Rouergue, collection doAdo, 6,50 €.