jeudi 31 décembre 2009

Les déménageurs

Pour ceux que ça intéresse, je vous informe que je vais bientôt découvrir Les Déménageurs en concert. Ça fait un moment que j’avais noté leur nom, en me disant, tiens, ça a l’air bien ce truc-là, faudra que j’aille voir. Ce jour heureux est enfin arrivé.
A ce stade-là de l’expérience, je peux simplement vous dire qu’il s’agit d’un spectacle musical pour les enfants de 3 à 8 ans. Qu’il y aura sur scène une chanteuse, Lili, ses trois frères musiciens, ainsi qu'un personnage en pâte à modeler (le fameux Patamodd qui donne son nom au spectacle). Je vois également dans ma boule en cristal des chansons, de la danse et une mise en scène qui devraient, vous en conviendrez, déménager.
J’emmène mes petits cobayes préférés et on en recause asap, comme disent les gens modernes…

Les déménageurs, et leur nouveau spectacle Patamodd, du 10 au 24 janvier 2010 aux Trois baudets, Paris.

Les dates : dimanches 10,17 janvier à 15h / dimanche 24 janvier à 11h
mardis 12, 19 janvier à 14h30 / mercredis 13 et 20 janvier à 14h30
tarifs : 8/5€. info/résa :
http://www.lestroisbaudets.com/

Le site des Déménageurs, pour un premier aperçu de leur univers :
http://www.lesdemenageurs.be/spectacles-patamodd-musique.php

lundi 28 décembre 2009

Blanche Neige


Pour vous changer un peu du Lac des cygnes, je vous suggère la dernière création tout public du chorégraphe Angelin Preljocaj, qui s’est attaqué au monument de Blanche Neige
Dans des décors dépouillés, portée par les symphonies de Gustave Mahler, cette Blanche Neige, habillée en Jean-Paul Gaultier, mêle romantisme et interprétation contemporaine. Autour du personnage sensuel et gracieux de Blanche, le spectacle met en scène un prince léger et émouvant et des nains en apesanteur dans un superbe exercice de varappe. Après avoir écrit des pièces très abstraites, Angelin Preljocaj a pris soin, cette fois, de rester très proche de l’histoire, ce qui permet de ne pas laisser l’enfant seul au bord d’un spectacle trop hermétique.
Et ça marche : en à peine plus d’un an, l’adaptation du conte de Grimm en ballet de danse contemporaine a été jouée dans pas moins de 25 pays, devant près de 150 000 spectateurs. Ce ballet a également fait l’objet d’un film, tourné et monté dans les conditions du cinéma, qui sortira au cinéma et en DVD en janvier.

Blanche Neige, d’Angelin Preljocaj, jusqu’au 9 janvier au Théâtre national de Chaillot, sortie en DVD le 21 janvier (MK2 édition).

dimanche 27 décembre 2009

Raoul

© DR


M’en vais frimer un peu, tiens… Savez qui j’ai vu hier ? De mes yeux vu ? Nan, voyez pas ? Raoul, ça ne vous dit rien ? Pfff, une fois de plus, faut tout vous expliquer : Raoul, c’est le dernier spectacle de James Thierrée. Et là, normalement, vous êtes en train de vous rouler par terre. Parce que James Thierrée est une idole, un digne descendant de son grand-père Charlie Chaplin (c’en est même troublant, je trouve) et que dès qu’il fait un spectacle, c’est complet, archi-complet et tout le monde se roule par terre, c’est comme ça.

Avec Raoul, James Thierrée nous reçoit à nouveau dans son univers personnel. Un univers qui serait une sorte de synthèse parfaite de celui de son père, amateur de gags visuels poético-absurdes et de celui de sa mère, créatrice d’êtres protéiformes et de chorégraphies pleines de beauté.
Cette fois, l’univers en question se fait cependant plus sombre, plus tourmenté, il y est question de solitude, de peur et de quête intérieure. Davantage d’émotion que de surprises, même si l’artiste parvient toujours à nous bluffer et à nous faire rire. Un bestiaire absolument fantastique déboule ainsi sur scène, et James Thierrée, alias Raoul, subit lui-même quelques délicieuses métamorphoses animales. James Thierrée est grand, et je vous conseille vivement d’inviter vos enfants à se rouler par terre avec vous, si vous parvenez à dégoter des places.

Raoul, de James Thierrée, au théâtre de la Ville, Paris, jusqu’au 5 janvier. Du 18 au 20 mai 2010 à Chalon sur Saône.

Le roi penché

La chorégraphe Carolyn Carlson, pour sa deuxième création jeune public, a fait appel à Marie Desplechin. La directrice du Centre chorégraphique national de Roubaix et l’écrivain ont imaginé ensemble Le roi penché. Ce spectacle de danse, accompagné par des images vidéo et par la musique originale, énigmatique et planante, du compositeur René Aubry, embarque le public dans un univers de conte, où le merveilleux s’accorde au quotidien.
Face au terrible roi penché (« sa tête était alourdie par sa couronne et son regard avait perdu la possibilité de quitter le sol pour aller jusqu’au ciel »), se débat un homme bossu, proscrit du royaume. Mais lorsque cet homme reçoit du ciel une enfant, celle-ci (Née-d’un-Œuf) attire alors la convoitise de l’abominable roi penché. Pour rythmer cette histoire, combats, chansons, apparition de dragons et autres réjouissances s’intègrent sur scène à la chorégraphie de Carolyn Carlson.
L’œuvre se poursuit également sous forme de livre-disque, avec l’intervention du dessinateur Chen Jian Hong, qui a illustré le conte, aux éditions Actes Sud.

Le roi penché, de Carolyn Carlson et Marie Desplechin, du 5 au 12 janvier au Nouveau théâtre de Montreuil, à Montreuil donc, et en tournée dans toute la France. Toutes les dates sur : http://www.ccn-roubaix.com/ . Le spectacle est conseillé à partir de 6 ans.

Le roi penché, livre-CD, illustré par Chen Jian Hong, Actes Sud junior, 20€.

lundi 21 décembre 2009

3 livres d'activités

Petite panne d'idée en ces temps de vacances? Enfermés avec une horde d'enfants qui s'ennuient et qui risquent de vous manger tout cru si vous ne leur trouvez pas tout de suite quelque chose de passionnant à faire? J'ai ce qu'il vous faut:
les livres d'activité!
Des livres à moitié livre, à moitié cahier, faits exprès pour qu'on leur écrive ou dessine dessus sans vergogne...

Et si… on dessinait ?


Comment ça, vous ne savez pas dessiner ? Pas de ça avec Mila Boutan, voyons ! Avec elle en effet il suffit d’un point ou d’une simple ligne pour se lancer dans le dessin. Et un point et une ligne, vous avouerez, c’est pas sorcier ! Accompagné par les conseils et les exemples de cette artiste, l’enfant est invité à broder autour de formes pré-dessinées et à s’inventer des histoires. Une approche graphique, ludique et stimulante pour l’imagination.

Et si… on dessinait ?, de Mila Boutan, Gallimard jeunesse, 11,90 €.

Sgribouillages

Taro Gomi est considéré comme le maître et le créateur des livres à gribouiller. Après le succès de ses Gribouillages, voici donc venus les Sgribouillages. Si ce gros volume est découpé en chapitres (mes amis, une aventure, les courses, à table !, etc.) le principe reste le même : l’enfant est invité à intervenir sur des dessins au trait noir et à ajouter des éléments manquants, en laissant libre cours à son imagination (ex : qu’y a-t-il sur la remorque ?, Ce chapeau est ridicule, Et si on décorait des tee-shirts ?…). 256 pages au total à dessiner et à colorier. Je vous recommande chaudement.

Sgribouillages, de Taro Gomi, Le Seuil jeunesse, 15 €.

J’aime les mots

Inspiré des livres de gribouillages, celui-ci propose aux enfants d’écrire, de découper et de s’amuser. On y trouve tout un bric à brac d’idées marrantes et créatives, des propositions d’alphabet codé pour rédiger des messages secrets, des conseils pour se balader dans un dictionnaire, ou pour écrire sa lettre au père Noël. Ce super livre-cahier « plus drôle que la télé », qu’ils disent, explique aussi comment devenir un super-héros qui ne fait jamais de fautes d’orthographe (Superzérofauteman), comment faire son premier livre, ou encore, comment se concocter un délicieux gâteau de mots. Plein de joyeuses choses déclinées sur un ton vif et malin, plein de dérision. Je vote pour.

J’aime les mots (en vrai il y a un cœur à la place de « aime », mais je ne sais pas comment on fait des cœurs avec mon clavier, désolée), de Françoize Boucher, Hélium, 12€.

samedi 19 décembre 2009

La boîte des papas

Alain Le Saux m’épate. Et je profite de la sortie du coffret La boîte des papas pour m’interroger : quel est donc son secret ? C’est vrai ça, le dessin n’est pas à franchement parler beau, et le concept est simplissime, pour ne pas dire minimaliste, puisqu’il consiste à égrainer, telle une litanie, tout ce qu’un papa fait dans la journée: papa se réveille, papa s’amuse, papa lit, papa boude, papa se regarde, papa mange, papa tond, papa court… Un papa qui exprime aussi des sentiments et des émotions : papa est amoureux, papa est fatigué, papa pleure, papa est jaloux…
Est-ce le décalage entre cet immense papa et ce tout petit garçon qui ne se lasse pas de l’observer. Est-ce l’accumulation qui rend la lecture réjouissante. Est-ce cette façon d'étudier le comportement d'un papa, comme s'il s'agissait d'un coléoptère rare. Est-ce cette très légère pointe de second degré qui affleure à chaque image… Le fait est que ça fonctionne, c’est drôle et même assez touchant.
Pour les aficionados, cette boîte est donc une compil des quatre albums (Papa se rase, Papa dort, Papa est content et Papa conduit), en version miniature.

La boîte des papas, d’Alain Le Saux, L’école des loisirs, 12,50 €.

vendredi 18 décembre 2009

Pantin de bois

J’ai honte, j’ai oublié de dire tout le bien que je pense de cette petite pièce de théâtre pour trolls. Heureusement, Pantin de bois reprend du service à partir du 6 janvier à la Comédie de la Passerelle, à Paris, et je peux ainsi me racheter… (En attendant, elle se joue toujours à La Folie théâtre, dans le 11e, jusqu'au 2 janvier).
Il s’agit d’une histoire édifiante, qui met en scène un directeur d’école rigide et tout de noir vêtu, allergique au bonheur et donc aux enfants. Faut dire que son cœur, brisé en deux morceaux, est enfermé depuis des années au fond d’un coffre… Et comme si ça ne lui suffisait pas d’être lugubre, il se met en tête de transformer tous ses élèves en pantins de bois, afin de faire régner l’ordre et la sécurité, ceci grâce à un élixir qu’il a mis au point. Mais, mais, mais, grâce à un aspirateur (sergent Moulips) et un chiffon à poussière (Chiffonnette) fort sympathiques, ses plans ne se dérouleront pas exactement comme prévu (c’est entre autre son amour pour les Chamallows qui le perdra… Et voilà, je vous ai encore raconté la fin, c’est une manie… mais bon, zêtes pas obligés de le répéter à vos enfants). Cette comédie musicale fait alterner rires et petits frissons d’angoisse. Les chansons sont très chouettes et les personnages très bien incarnés. Bref, à voir (et écouter) sans risque.

Pantin de bois, une comédie musicale de Philippe Lecat, avec Philippe Lecat lui-même et Marie Simon.
Jusqu’au 2 janvier, c’est à La Folie théâtre (paris 11e).
Puis à la Comédie de la Passerelle (Paris 20e), du 6 janvier au 17 avril 2010.

Pierre et le loup

Si vous voulez montrer à vos enfants un vrai grand théâtre classique avec rideau rouge et tout le tintouin, dans lequel plein de vrais musiciens font de la vraie musique avec leur bouche et leurs mains, et où l’on peut également voir des danseurs danser, faire du mime et des cabrioles, sachez que cela est encore possible de nos jours. La compagnie Ecla Théâtre, spécialisée dans les créations théâtrales jeune public propose en effet toute une ribambelle de pièces classiques pour fêter ses vingt ans d’existence. Parmi les neuf spectacles présentés cette année à Paris (mais la compagnie tourne aussi beaucoup en province), j’ai testé pour l’instant Pierre et le loup (eh oui, j’ai replongé, pour ceux qui suivent assidument ce blog).
Bon, comme je vous le disais, ce n’est pas du théâtre d’avant-garde, la mise en scène et le jeu restent classiques. Mais c’est du spectacle, c’est vivant, c’est bon-enfant, joyeux, et c’est toujours mieux qu’un simple disque, non ? Apprenez également que ce spectacle, en deux parties, s’ouvre avec Le Carnaval des animaux de Saint-Saëns.

Pierre et le loup et Le carnaval des animaux, une création de Christian Grau-Stef, théâtre Comedia, jusqu’au 31 décembre.

Pour en savoir plus sur les spectacles de la compagnie Ecla Théâtre, cliquez donc là : http://www.ecla-theatre.com/ (ils ont aussi plein de pièces de Molière à leur répertoire)

Maman ?

En pleine Maximania sur Maurice Sendak, je vous invite à plonger dans un livre d'horreur pour petits enfants. Un pop up plein de monstres atroces et de trucs affreux pour traumatiser une bonne fois pour toutes votre descendance. Sauf qu'ils risquent de se marrer et d'adorer, vos descendants. Mais bon, à vos risques et périls, hein...

Une présentation du livre en bonus, si vous cliquez sans faire d'histoire sur ce maudit lien :
Maman?, un livre pop up de Maurice Sendak sur un scénario de Arthur Yorinks et des mécanismes de Matthew Reinhart, L'école des loisirs, 28,50€.

jeudi 17 décembre 2009

Des mots plus légers

Parmi mes lubies obsessionnelles, il en est une qui se retrouve à 200% dans ce petit livre coréen : apprendre aux enfants à comprendre leurs comportements et à exprimer avec des mots ce qu’ils ressentent, leurs émotions, leurs sentiments... Difficile, maladroit, drôle, timide, persévérant, déterminé, lent, fier… Autant de traits de caractère abordés et mis en scène simplement, en une ou deux phrases, à travers des portraits d’animaux.
Extrait (dont le héros est un raton laveur):
Craintif.
Quand j'essaie quelque chose pour la première fois, je prends peur. Et je préfère regarder mes amis le faire à ma place.

Des mots plus légers, de Youn Young-seon et Jeun Keum-ha, éditions Chan ok, 10€.

mercredi 16 décembre 2009

La poussette de Cléo Quichon

Si vous ne connaissez pas encore la famille Quichon, il faut absolument remédier au plus vite à cette grave carence culturelle. Sachez pour votre gouverne qu’il s’agit d’une famille nombreuse, dont les membres, cochons de leur état, vivent des aventures du quotidien passionnantes et rigolotes. On compte parmi eux : Gaëtan Quichon, Tristan Quichon, Philippe Quichon, Babakar, Annabella, Stella, etc. Sans oublier le fameux Cléo, héros de ce dernier livre, aux prises avec une poussette et des frères et sœurs enquiquinants… Pour résumer, c’est super mignon, fin, craquant et plein d’humour.

La poussette de Cléo Quichon, un petit album d’Anaïs Vaugelade, l’école des loisirs, 8,50€.

mardi 15 décembre 2009

Kerity, la maison des contes

Plutôt beau joueur, ce film d’animation qui fait l’éloge du livre. Mais rien d’étonnant, lorsqu’on sait qu’il y a derrière la star de l’édition jeunesse, j’ai nommé Rébecca Dautremer (la reine mère dit-on dans le milieu, il paraît). Et la pâte (la patte?) de cette dernière sur le film est incontestable : les images sont belles, les couleurs chaudes, les traits des visages sont gracieux, c’est plein de poésie, d’harmonie, c’est de bon ton, de bon goût, bref, c’est joli-beau.
Sur le fond, le propos est tout aussi louable : outre une apologie de la lecture et de l’imagination, il y est question du rêve comme moteur de nos vies, qui doit être sauvé des mains des vilains profiteurs, marchands-de-tapis-sans-scrupules-prêts-à-tout-pour-gagner-de-l’argent.
Kerity est un hommage aux histoires, aux contes fondateurs pour l’homme d’où qu’il vienne, joliment illustré par la dernière séquence du film ou l’on entend des hommes et des femmes du monde entier raconter des histoires aux enfants avant de s’endormir (comment ça, c’est pas sympa de raconter la fin ? Je fais ce que je veux, c’est mon blog, voilà.).
Jusque-là, cependant, rien de très révolutionnaire ni de bouleversant, mais je retiens tout de même quelques très belles scènes où l’enfant est assailli par les lettres, se retrouve happé dans un océan de mots et de signes incompréhensibles, tombe dans un livre où les lettres prennent vie, inquiétantes, magiques et violentes. C’est de loin ce que j’ai préféré, cette ambiance surréaliste et onirique, très proche de l’univers des livres pour la jeunesse justement. Un joli moment de surprise, mais court…

Kerity, la maison des contes, un film de Dominique Monféry, Rébecca Dautremer et Anik Le Ray, sortie en salle le 16 décembre.

lundi 14 décembre 2009

Max et les maximonstres (II)

Et si nous avions tous en nous quelque chose de sauvage, que nous devrions apprendre à
connaître et à dompter ? Voilà entre autre le propos de Max et les Maximonstres, album écrit et illustré par l’Américain Maurice Sendak, paru en 1963.
Fidèle au graphisme des personnages et à l’intrigue d’origine, l’adaptation au cinéma de Dave Eggers et Spike Jonze apporte son propre regard et ajoute à l’histoire de nouvelles dimensions. Le séjour de Max sur l’île des Maximonstres est largement développé et chacun des monstres y est à présent doté d'une personnalité. Le film, porté par une musique omniprésente, tantôt déchaînée, tendre ou mélancolique, fait la part belle à ces accès de sauvagerie tellement libérateurs et avance sur le fil des émotions, toujours prêtes à basculer d’un état à l’autre. Un film fou et grave à la fois, résolument moderne, qui pourrait à son tour dérouter (comme l’a fait le livre à sa sortie).
« Je n’ai pas cherché à faire un film pour les enfants, j’ai voulu faire un film sur l’enfance », annonce le réalisateur, Spike Jonze. Une enfance qui, comme le disait Maurice Sendak, « n’est qu’en partie un âge de l’innocence. Selon moi, elle est également un temps de sérieux, de confusion et qui comprend une grande part de souffrance. Elle est aussi probablement le meilleur de nos vies ».

dimanche 13 décembre 2009

Max et les maximonstres (I)

Y a des films qui te sonnent et te laissent dans la rue un peu hagard, sans trop savoir ce qui t’est arrivé, puis qui font leur chemin, tranquille, et ne te lâchent pas pendant plusieurs jours. Alors, au bout de plus d’un mois, je peux le dire, je crois que je suis super fan de Max et les Maximonstres.

J’aime ce film, sa folie, ses accès de sauvagerie, sa versatilité, ses brusqueries, ses zones d’ombre et d’incertitude.
Et puis j’aime aussi le regard que porte le réalisateur sur la relation entre Max et sa mère. La dernière scène m’a émue aux larmes. Et je revois encore l’air bouleversé, et un peu indigné je dois avouer, de mon fils quand, à la fin de la projection, il m’a dit : « j’ai pleuré ! ».
Bah oui, pleurer aussi, on a le droit…

vendredi 11 décembre 2009

Je suis le chapeau

En entrant dans ce livre plein de glace, de phoques et de chasses à l’ours, mon cœur à fondu. Soit c’est moi qui ai un super feeling avec les esquimaux, soit les histoires du Groenland sont vraiment fantastiques. J’ai retrouvé la même ambiance que dans Jorn Riel, un esprit loufoque, pas loin de l’absurde et du grotesque, des personnages rudes et taillés dans la banquise, attachants comme du caramel, des missionnaires dépassés, des aventures invraisemblables… Imaginez plutôt le pitch : dans les années 20, deux orphelins inuit, un petit gars et sa grande sœur muette (mais qui parle beaucoup dans son sommeil) décident de traverser le Groenland pour rendre son chapeau à un certain Knud Rasmussen, explorateur de son état. Ils croiseront sur leur route le cinéaste Robert Flaherty en train de tourner son futur blockbuster Nanouk l’esquimau, ainsi qu’un jeune aviateur écossais qu’ils suivront jusque chez lui. Si toute la première partie m’a particulièrement enchantée, j’avoue qu’à partir du moment où les personnages sont exilés en Ecosse, j’ai ressenti comme eux le mal du pays et mon enthousiasme est quelque peu retombé. L’auteur a louablement voulu situer son histoire et ses personnages dans un cadre historique très réaliste, dans l’entre deux guerres, mais il m’a semblé, sur la fin, délaisser un peu ses personnages au profit des événements politiques et sociaux. Bon, mais quand même, c’était bien, hein…

Je suis le chapeau, un roman d’Alex Cousseau, collection doAdo des éditions du Rouergue, 12,50 €.

jeudi 10 décembre 2009

L’imagier des bruits

Voilà un pavé qui semble destiné à faire un méga tabac chez les moins de trois ans. Le concept est simple et évident : écoute, observe et devine.
A chaque page correspond un son, que le futur petit génie peut également entendre sur le CD, imité par une voix d’enfant. Un petit temps de silence, petit génie tourne la page et la lumière est faite, en audio et en visuel, sur la provenance du bruit.
Démonstration…
Taratata… Voyons voir, qu’est-ce donc ? Mais la trompette, bien sûr !
Roarrr…. Le lion, pardi !
Plus dur : scrapssss…. Alors ? On sèche ? On met sa main au feu ? Eh bien oui, c’est le feu ! Bravo !

L’imagier des bruits, réalisé par Jean-François Alexandre, illustré par Olivier Latyk, Naïve, 15 €.

mardi 8 décembre 2009

Drôle de grenier

Drôle de film que ce long-métrage bricolé, détournant tout un fatras d’objets pour raconter une histoire d’amitié entre une poupée et de vieux jouets désuets. Tantôt théâtre d’objets animés, ou décor réel pour êtres humains, ce grenier fantastique fait se côtoyer plusieurs mondes.
A la croisée de ces mondes, le chef de l’empire du Mal – appelé la Tête – est un hybride entre un humain et un objet (tête d’homme sur un socle en métal). Comme il est horriblement méchant, il a fait enlever Myosotis, une adorable poupée blonde aux joues roses. Mais cette jolie poupée, contrairement à ce qu’on nous a trop longtemps fait croire, n’est pas la dernière des cruches. Non seulement elle ne passe pas son temps à pleurer et à couiner, mais elle tient tête à La Tête avec détermination, courage et répliques assassines. A la bonne heure !
Pour le reste, j’adore cet univers de récup déglinguée et de poésie brute.

Drôle de grenier, un film d'animation tchèque de Jiri Barta, en salle le 9 décembre.

samedi 5 décembre 2009

Swing Café

Et voilà encore une histoire qui swing, qui scat, doo-wap-doo-wap et va faire danser dans les chaumières… Pensez-donc : Carl Norac à l’écriture (Monsieur Satie, l'homme qui avait un piano dans la tête, c'était déjà lui), Jeanne Balibar dans le rôle de la récitante, Rebecca Dautremer à l’image et rien moins que les plus grands du jazz pour l’accompagnement musical (genre grands standards de Duke Elligton, Cab Calloway, Ella Fitzerald, et quelques autres plus méconnus)…

Sur le fond de l’affaire, tout commence avec Zazou, une cigale brésilienne. Celle-ci chante sans arrêt sur sa plage, en rêvant d’Amérique. Jusqu’au jour où elle embarque sur le chapeau d’une dame qui embarque sur un bateau… La cigale finit donc par réaliser son rêve : elle découvre New York, et plus précisément le Swing café, où l’on chante jusqu’à point d’heure tout en dansant le charleston.
Un conte musical tout en légèreté et poésie, pour s’immerger dans les débuts du jazz. Un trèèès beau voyage.

Swing Café, de Carl Norac, conte musical raconté par Jeanne Balibar, illustré par Rebecca Dautremer, Didier jeunesse, 23,50€.


Pour écouter des extraits :
http://www.didierjeunesse.com/nouveautes?view=article&id=308

Pour suivre les étapes de la création du conte :
http://www.didierjeunesse.com/actualites/evenements

vendredi 4 décembre 2009

Achète-moi la moto rouge!

Bon, pour faire simple : la moto rouge, faut pas l'acheter, mais en revanche, pour le livre vous pouvez y aller...
Un album qui cause de consommation, et comment des parents d'une certaine planète sont pris en otage par une société de consommation monomaniaque qui a pris comme cible de choix les petits cerveaux mous et innocents de leurs enfants...


et comme j'ai une légère flemme, je vous renvoie sur ce lien, écrit par votre serviteuse-en-chef, à propos de cet album de la collection Piccolophilo (Albin Michel jeunesse) :

http://pages.grazia.fr/grazia/contributor/maman-in-the-city/1797

jeudi 3 décembre 2009

La cabane sur le toit

Pour pouvoir offrir un cadeau à Tamaya, son amoureuse, le jeune Yanis se laisse embarquer dans un sale coup, fomenté par Momo, le petit caïd de la cité. Sous influence, Yanis vole la sacoche d’un petit vieux, qui attend tous les jours sous l’abribus. Mais au lieu des liasses de billets escomptées, Yanis découvre dans la sacoche un accordéon. Cet instrument et la rencontre avec le vieil immigré algérien de l’abribus vont permettre au gamin de s’affranchir de Momo et de sa bande. Une aventure à haut risque, avec en toile de fond la menace d'expulsion de Tamaya dont la famille n'a pas de papiers, qui lui ouvrira finalement les yeux sur sa liberté, même si « parfois, être libre, c’est plus difficile que d’être prisonnier. » Un roman plein d’action, de rebondissements, de réflexion et d’émotions. Qu'est-ce que vous voulez de plus?

La cabane sur le toit, de Stéphane Servant, illustré par Monike Czarnecki, Rue du Monde, 10,50€. Conseillé à partir de 8 ans.