jeudi 26 février 2009

MAO (3/4) : Le piano rouge

Encore un album sous le signe symbolique du rouge et du noir (le premier qui parle de Jeanne Mas, je l’étripe) et qui entraîne son lecteur « un soir d’avril 1975, en Chine ». André Leblanc a recueilli puis réécrit le témoignage de Zhu Xiao-Mei, une pianiste virtuose, qui fut envoyée, comme toute sa famille trop instruite, dans un camp de rééducation pendant la révolution culturelle chinoise. « La révolution n’est pas un dîner de gala ! » avait prévenu Mao, et force est de constater que la jeune pianiste ne passa pas un séjour des plus cosy dans son camp. Mais la musique étant plus forte que tout, elle trouva le moyen de se faire envoyer un piano et de jouer tous les soirs en cachette. Jusqu’au jour où elle se fit prendre par des gardes, ma foi bien peu mélomanes…
Contrairement aux autres livres de cette sélection, le regard, ici est extérieur. Le point de vue est engagé, le propos orienté, le jugement arrêté. La langue se fait plus dure, les images cherchent l’efficacité. Reste que les illustrations de Barroux sont d’une rare beauté, charbonneuses, elles aussi, tourmentées, sombres et sobres.

Le piano rouge, écrit par André Leblanc, illustré de main de maître par Barroux, Le Sorbier, 18€.

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