Marie Taillan est une fille très chouette, qui a écrit un livre précieux sur les jeunes et l’engagement. Et non seulement, elle a rencontré des gamins époustouflants et dynamiques, mais elle a réalisé un guide pour tous ceux qui voudraient leur ressembler.
Destiné aux enfants, à partir de 11 ans, son guide AGIR ! donne des clés pour s’engager de multiples façons. L’ouvrage, très documenté, propose aux jeunes des pistes pour « donner un peu de soi, de son temps (…) pour aider ceux qui en ont besoin, soutenir une cause, partager, militer… » Une multitude d’informations, d’adresses, et de conseils sont ainsi dispensés, et éclairés par des témoignages.
Un outil qui a de quoi susciter des vocations en tous genres. A offrir absolument autour de soi, et s’il vous plait, messieurs dames les documentalistes, à mettre d’office dans tous les CDI de collège et lycées !
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Comme vous êtes très gentils, je vous retranscris l’interview que j’ai faite de Marie Taillan, pour le magazine Témoignage Chrétien :
Moi : Quel est l’objectif de ce guide ?
Marie Taillan : S’adresser à la jeunesse, à cette période de la vie, juste avant l’adolescence, où les jeunes ont des idéaux, un élan formidable, des envies et des possibilités très grandes. L’idée, c’était de montrer comment chacun peut changer les choses à son échelle, apporter une petite pierre à l’édifice. Il ne s’agit pas de faire la révolution, mais des petites choses pour les autres, pour la planète, pour ceux qui souffrent…
Quelle place ont les adultes dans l’engagement des jeunes ?
Marie Taillan : Dans certains cas, ils sont indispensables. Si des jeunes veulent ouvrir un compte bancaire, par exemple, il faut qu’il y ait un adulte. Mais sinon, toute l’énergie vient des jeunes : les idées, la gestion du projet, c’est eux ! Il y a des choses très simples à faire, comme donner ses vieux DVD à des hôpitaux, organiser des collectes… Ce sont des initiatives qui peuvent être menées de A à Z par les seuls jeunes. Pas toujours besoin des adultes. Au contraire, c’est un moyen de s’autogérer, de se responsabiliser...
L’image que vous donnez des jeunes va à l’encontre de celle de l’ado qu’on voit souvent, non ?
Marie Taillan : Exactement. Notre vision est assombrie par des médias qui ne révèlent qu’une facette de l’adolescence. J’ai découvert que la jeunesse, à travers ses engagements, joue un rôle très positif et fédérateur dans notre société. Par exemple, cette petite jeune fille qui a pris chez elle une de ses copines qui travaillait mal, pour lui apprendre le cours de maths. Ce sont des détails, mais quelle maturité déjà à 10 ans ! Vouloir embarquer les autres pour les élever, bravo ! Ça laisse supposer que ces enfants là deviendront des adultes engagés.
Vous citez des exemples spectaculaires d’enfants, comme Creg Kielburger, 12 ans, dont les initiatives pour lutter contre le travail des enfants ont pris une dimension internationale…
Marie Taillan : Leur action est extraordinaire. Mais ce sont des cas à part, des gens touchés par la grâce. Ils sont des exemples, mais brillent dans le ciel comme des étoiles difficile à atteindre : on les suit de loin.
Où commence l’engagement ?
Marie Taillan : Tous les engagements sont bons. Ce n’est pas forcément la peine d’essayer de construire un puit au fin fond de l’Afrique. Si on a envie de faire quelque chose d’utile, cela peut être en bas de chez nous, à la porte de notre immeuble. Simplement apporter sa baguette de pain à la voisine qui s’est cassé la jambe, ça a une portée phénoménale ! Je ne mets pas les choses sur le même plan, mais tout est lié. Tous les actes qu’on peut mener ont une répercussion extrêmement lointaine qu’on ne peut mesurer. S’engager pour une cause, c’est s’engager pour toutes les causes.
Agir ! Il n’y a pas d’âge pour l’engagement !, de Marie Taillan, Milan jeunesse, 13€.
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