mercredi 8 avril 2009

Le monde merveilleux de Impy

Voilà un film qu’on voit arriver avec ses gros sabots et qui repart comme il est venu : sans surprise. Ne laissant derrière lui qu’une impression de déjà vu*, de grosses ficelles et un bon vieux mal de crâne en prime (rapport au fait que ça braille, que ça va à dix mille à l’heure et que ça regorge de musiques épileptiques).
A part ça, les méchants sont bêtes et méchants, les gentils sont braves et gentils, même s’ils s’égarent parfois dans de mauvaises voies. Le doublage voix donne l’impression d’écouter les aventures de Oui Oui et de Winnie l’ourson pour la quatre-cent-douxième fois. Bref, dans ce monde merveilleux-là, je laisse volontiers ma place.


Le monde merveilleux de Impy, un film de Holger Tappe, d’après les livres de Max Kruse, en salle le 8 avril.

*Si vous avez vu Madagascar, je pense que vous méritez une dispense pour celui-ci.

mardi 7 avril 2009

Ponyo sur la falaise

Enfilez vos maillots de bain, gonflez les bouées des enfants et ajustez les masques et tubas ! Le dernier film de Hayao Miyazaki sort ce mercredi. Retenez votre respiration et plongez. Vous découvrirez dans les fonds de la mer du Japon d’étranges créatures dont vous pourriez bien vous enticher. Le cinéaste culte de Mon voisin Totoro ou de Princesse Mononoke a revisité le conte de La petite sirène et nous balade dans les eaux merveilleuses et fantastiques de son imagination, tout en dépeignant avec beaucoup de réalisme la vie d’un petit village côtier qui surplombe la mer Intérieure du Japon.
C’est riche, très intense, et intelligent. Les symboles foisonnent, le dessin est gracieux (réalisé à la main), la musique puissante… Une fois de plus, il est question des forces de la nature, et du rapport privilégié que les enfants entretiennent avec elle.
Voilà d’ailleurs au passage ce qu’en dit Miyazaki : « Un petit garçon et une petite fille, l’amour et la responsabilité, l’océan et la vie, et l’essence fondamentale de tout cela : voilà de quoi parle Ponyo sur la falaise, un conte qui est ma réponse à la détresse et à l’incertitude de notre époque. »

NB. Si j’étais vous, je n’y emmènerais toutefois pas de trop jeunes et sensibles spectateurs, car certaines scènes, de tsunami, décoiffent sérieusement…

Ponyo sur la falaise, de Hayao Miyazaki, en salle le 8 avril.

vendredi 3 avril 2009

1,2,3 ZUT

Avis à la population : les Zut reviennent sur scène !
Après la Cigale, le Bataclan et une tournée nationale, l’année dernière, ces idoles des jeunes nous reviennent, pour quelques dates de concerts acoustiques. Tels des rock stars en recherche de nouvelles expériences, de plus d’authenticité et de proximité avec leur public, les trois gaillards « s’offrent un retour aux sources » dans trois petites salles parisiennes : le théâtre du Jardin d’acclimatation, le théâtre Trévise, puis les Trois Baudets. Interactivité, chansons inédites et surprises annoncées.
Eh oui, les Zut, c’est un peu comme Les Beatles, ou les Rolling Stones chez les petits Français de moins de 10 ans… Un groupe pêchu qui met le feu dans la fosse, et compte de nombreux fans enfiévrés (il est à noter que les parents peuvent également développer des symptômes d’enthousiasme excessif à l’écoute de ce groupe. J’en ai vu quelques spécimens en concert.)
PS: je reviens du spectacle, et je confirme : cette bande de joyeux gugusses a la patate et n'y va pas à l'économie pour chauffer la salle. En plus, ils chantent juste et ont de jolies chemises...

Les nouvelles dates remises à jour, pour les concerts au Trois Baudets:
Les 28 et 29 avril
, à 14h30.
Les 3, 10, 17 et 24 mai, à 11h et 15h. les 12, 19, et 26 mai (séances scolaires), à 14h30.
Les 13 et 27 mai, à 14h30.
Le 28 mai (séance scolaire), à 14h30.
Trois Baudets (18e). Réservations : 01 42 62 33 33. Prix : enfants 5€, adultes 8€.

Plus d’infos sur
http://www.coucouzut.com/

jeudi 2 avril 2009

La sorcière de Porquerac

Etre une femme, belle, différente, faire chavirer tous les mâles de la région, connaître les plantes comme sa poche et prendre son pied à explorer les forêts… Dans un roman de D.H. Lawrence, ça donne Lady Chatterley. Mais le même trip au Moyen Âge, là, c’est carrément le mauvais plan… Parmi les petits détails de l’histoire, qu’on oublie parfois d’enseigner à l’école, le sort réservé aux femmes sous l’Inquisition mérite bien quelques romans à destination des jeunes. Les procès en sorcellerie, période sombre et peu glorieuse s’il en est de notre histoire, ont largement de quoi fournir en horreurs horribles et horrifiantes tous les auteurs de romans gores. Ce n’est cependant pas le cas de Roland Godel, qui nous épargne malgré tout les plus immondes détails ( mais que les amateurs se rassurent, il y a de quoi sérieusement déglutir à la fin), sans pour autant édulcorer la chose. L’auteur raconte tout simplement comment on devient « sorcière » à cette époque, à travers l’histoire d’une gamine de dix-sept ans, Camée, qui a la malchance de naître sur les terres d’un seigneur frustre et violent, dont le fils à moitié débile en pince pour elle. Frustrations sociales et sexuelles, omnipotence des seigneurs, conformisme, lâcheté et misère… Les ingrédients sont réunis pour faire d’une femme attirante le bouc émissaire d’une petite communauté repliée sur elle-même. De la pauvre gamine qui batifole dans les prés, au bûcher infernal, les mécanismes qui ont fait de près de 100 000 femmes des sorcières dangereuses sont très bien exposés dans ce roman.


La sorcière de Porquerac, un roman de Roland Godel, le Seuil jeunesse (collection Chapitre, conseillé à partir de 12 ans), 8,50 €.