jeudi 23 décembre 2010

Comment (bien) rater ses vacances

Je crois que ça vaut le coup de prendre le temps de vous présenter le dernier né d’Anne Percin. Attention, voici un roman très drôle. 188 pages portées par un grand gamin de 17 ans qui va donc (bien) rater ses vacances, après avoir échappé à la randonnée en Corse avec papa et maman. Réfugié chez une grand-mère sympathique et conciliante (en gros elle le laisse passer ses journées devant l’ordinateur), il pense s’en être tiré à bon compte, quand, évidemment, tout commence à partir en vrille… La grand-mère la première.
Comme le précise très justement le communiqué de presse, ce livre est « mené à toute vitesse », l’auteure s’amuse comme une petite folle, à coups de notes de bas de page, de mauvais esprit, de rock'n roll, d’images décalées, cocasses, et de quelques scènes burlesques à souhait.
Je suis particulièrement fan de la fin, on ne peut plus ouverte et vraiment jubilatoire.


Comment (bien) rater ses vacances, un roman de Anne Percin, collection doAdo, éditions du Rouergue, 11,50€.

mercredi 22 décembre 2010

Couleurs du jour



Pour commencer, et avant tout commentaire, sachez que l’artiste plasticienne Kveta Pacovska fait partie des auteurs-illustrateurs pour la jeunesse devant lesquels il est de bon ton de se pâmer. Donc, je me pâme. Mais franchement, y a pas trop à se forcer…
Parce que, quel que soit le degré de sincérité de celui qui découvre un livre de cette artiste, il me paraît difficile de ne pas ouvrir de grands yeux ahuris devant son travail.
En gros, ça ne ressemble à rien. Attention, pas à rien, rien. Ça ne ressemble à rien de ce qu’on voit d’ordinaire au rayon jeunesse. Et, entre nous, cette œuvre aurait de quoi faire se retourner T’choupi dans sa tombe, si seulement il était mort…
 Dominé - comme souvent dans son oeuvre - par le rouge et le noir, Couleurs du jour, le dernier ouvrage de l’illustratrice tchèque, a été créé à partir de l’idée que les jours de la semaine auraient chacun une couleur spécifique. « Ah oui, mardi jaune, jeudi violet et dimanche noir !», vous écriez-vous, réjouis d’apprendre que vous n’êtes pas seul à associer des couleurs à des jours, le soir avant de vous endormir… (si, si, je connais des gens comme ça, même des qui lisent ce blog, alors hein…).
Pour tout vous avouer, le rapport entre la couleur des jours et le livre en question ne m’a pas sauté aux yeux du premier coup, ni même au douzième coup, d’ailleurs. Mais peu importe, puisque ce livre sans texte n’est que questions et surprises.
Il s’agit d’un livre-objet à explorer dans tous les sens, à manipuler à l’endroit, à redécouvrir à l’envers, et qui, accessoirement, se déplie en accordéon sur 10 mètres de long ! Caches, découpes, associations d’images, de couleurs, de formes… Il y a là de quoi s’inventer quelques milliards d’histoires, d’images, et autant d’étincelles susceptibles d’allumer un incendie dans l’imaginaire de nos petits.

jeudi 16 décembre 2010

Bêtes en stock


Après avoir mis les pieds dans le plat bien comme il fallait pour faire rire les enfants, le mammifère Pascal Parisot récidive et s’en prend à présent aux animaux avec son nouvel album Bêtes en stock. Et pour ne rien gâter, il est également en tournée ces temps-ci, un peu partout en France. 
Après nous avoir très judicieusement rappelé que nous étions nous-mêmes des bébêtes, le chanteur aux lunettes noires entonne sur scène des histoires de petite souris qui ressemble étrangement à maman, de caniche sauvage très dangereux, de mouche tsé-tsé qui ne pique que les matins où il y a école, ou d’un garçon qui a adopté un pou de compagnie.
Vous l’aurez compris, détournements, humour et malice sont toujours au rendez-vous chez ce pince-sans-rire talentueux.

En trois mots, c’est simple, drôle et réjouissant.



Bêtes en stock, un disque de Pascal Parisot, Naïve.
En concert les 20, 21 et 22 décembre aux Trois Baudets, à Paris (18e).
Toutes les autres dates de concerts sont sur :

samedi 11 décembre 2010

Une vie de chat


Le chat dont il est question dans ce film d’animation partage sa vie entre la maison d’une petite fille muette, et les toits de Paris, qu’il arpente la nuit sur les traces d’un cambrioleur aux allures d’Arsène Lupin. Un jour, naturellement, le destin de cette enfant, dont la mère est commissaire, va croiser celui du « monte-en-l’air ».

Menée dans une ambiance résolument polar, l’histoire met en scène une galerie de héros atypiques, justes et attachants. 
Les deux personnages principaux, la petite fille et le chat, sont donc muets. Amateurs de dessins animés bavards et survoltés, passez votre chemin, merci.
La mère est commissaire, et veuve de surcroît. L’occasion d’un si rare portrait de femme prise entre son travail, sa fille, la culpabilité de n’être pas suffisamment disponible, et qui s’avère pourtant une mère juste et aimante, à l’écoute, et prête à se remettre en question. Un peu de douceur et d’intelligence n’ont jamais fait de mal, hein…
Quant à Nico, le voleur, qui saute de toit en toit, dans un Paris nocturne et illuminé, il est l’agilité et la souplesse incarnées, et chacun de ses larcins devient une gracieuse chorégraphie aérienne.
Face à ces personnages, sévit une bande de gangsters particulièrement bas de plafond et très drôles. Des Pieds nickelés menés par un vrai méchant vilain détraqué qui ne rêve que de voler la statut du colosse de Nairobi au nez de la police.
Au final, vous pouvez compter sur : de l’action, du suspense, du jazz, de la poésie, de la psychologie tout en finesse, de l’humour et des gags réjouissants.
Le dessin, beau et léger, réserve quelques surprises et trouvailles originales, ainsi que de superbes images de la ville de Paris.
Et sinon, et bien… en gros, pour résumer, moi j’ai grave surkiffé.

Une vie de chat, un film d’animation de Jean-Loup Felicioli et Alain Gagnol, produit par les excellents studios Folimage, en salle le 15 décembre.

mardi 7 décembre 2010

Les Pozzis


Pour ceux qui suivent, j’ai parlé ici même, il y a plusieurs mois, de personnages lilliputiens à corne répondant au doux nom de Pozzis. (Pour ceux qui ne suivent pas, eh bien vous cliquez sur Pozzis et c'est réglé). Comme je le pressentais, ces sympathiques petites créatures reviennent pour deux nouveaux tomes de leurs aventures. L’occasion, cette fois, de mieux faire connaissance avec Léonce (t.3) et Adèle (t.4). 

 Les Pozzis : Léonce, tome 3 et Adèle, tome 4. Des romans de Brigitte Smadja, collection Mouche de L’école des loisirs, 9€ le livre. 

dimanche 24 octobre 2010

Le petit chaPUBron rouge

En préambule de cet album illustré pour enfants, l’éditeur annonce une grande première dans le monde de l’édition : l’album publicitaire. « Pourquoi donc la publicité n’interromprait-elle que les films à la télé ? » C’est vrai, ça, pourquoi les livres resteraient les derniers espaces non pollués par la pub ? « Bien sûr, c’est assez dérangeant pour le lecteur, voire même énervant, mais cela peut faire gagner beaucoup d’argent à l’éditeur ! » L’argument est imparable.

Et voilà donc l’histoire du Petit chaperon rouge, entrecoupée de pubs à tout va. La petite fille apporte une galette et un petit pot de beurre à sa grand-mère ? La double page suivante vante la qualité de « La bonne galette de Chénou, la seule galette vraiment authentique, économique et folklorique ». Et ainsi, au fil du conte de Perrault, apparaissent des réclames pour les Assurances Bûcheron et Cie, les baskets Galoper’s, le parc d’attraction de la Chevillette (dont l’entrée est gratuite pour les familles de plus de 18 enfants et les jours de pluie du 28 février au 1er mars), la tisane Vieille femme, le yaourt Cherra, le dentier Mordicus (garanti 148 ans), etc.


Un faux album publicitaire plein de vraie ironie, qui détourne avec énormément d’humour les codes de notre société malade de consommation.



Le petit chaPUBron rouge, un album écrit par Alain Serres d’après le conte de Perrault, illustré par Clotilde Perrin, avec la participation de Zaü, Pef, Martin Jarrie, Laurent Corvaisier, etc. aux publicités. Editions Rue du monde, 14€.


samedi 23 octobre 2010

Babyfaces

Dans le catch, il y a les babyfaces, qui jouent les rôles des gentils, et les heels, qui jouent les méchants*. Dans la vie, Nejma a décidé de jouer les méchantes. Bonnet enfoncé jusqu’aux yeux, vêtements informes et ton agressif, elle ne laisse surtout personne l’aimer. Le jour où un élève est retrouvé à moitié mort derrière la porte de la cantine, elle fait donc une coupable idéale. Dans un décor coupé en deux par l’autoroute, inspiré des quartiers nord d’Amiens, Marie Desplechin nous plonge au cœur d’une cité gagnée par la frénésie du catch. L’auteure parvient à rendre son personnage, anti-héroïne par excellence, éminemment attachante et fait une nouvelle fois preuve de son talent à manier de conserve dérision et gravité.

Aux enfants, dites juste qu’on y parle de John Cena et de Rey Mysterio, ça devrait suffire à les convaincre.



Babyfaces, un roman de Marie Desplechin, collection Neuf de L’école des loisirs, 8,50€.


*Je fais la maligne, mais c’est écrit en exergue du roman.



vendredi 22 octobre 2010

La rédaction de Soleman

Lorsque Sabine, la maîtresse, demande à ses élèves d’écrire leur meilleur souvenir, le petit nouveau de la classe, Soleman, sèche : il n’y a pas de bon souvenir dans sa vie. Une injustice qui ne laisse pas indifférent Corentin, le narrateur de cette courte histoire. Alors, s’il n’y pas moyen de trouver de bons souvenirs dans le passé de Soleman, il ne reste plus qu’à en fabriquer au présent, ce dont vont se charger les élèves de la classe. Ce roman de première lecture aborde avec beaucoup d’émotion et d’humour des sujets aussi sérieux que l’intégration, l’injustice, ou le sexisme chez les escargots. Tout ça à parfaite hauteur d’enfant.

La rédaction de Soleman, de Audren, illustré par Gabriel Gay, collection Mouche de L’école des loisirs, 6,50 €.


jeudi 21 octobre 2010

Traits portraits


On me souffle qu'il serait pertinent de vous parler de ce festival de BD : Traits portraits.
Je n'y ai jamais mis les pieds, mais je dois reconnaître que la simple lecture du programme a de quoi faire saliver...
Donc, sans prendre trop de risque, je me permets de conseiller aux habitants des environs de Beaufort en Anjou (elle-même dans les environs d'Angers) d'annuler leur partie de pêche ou de remettre à plus tard la tonte du gazon (oooh l'horrible Parisienne avec ses vilains clichés!) pour se ruer sur Emile Bravo, Fred Bernard, Lucie Durbiano, Pascal Rabaté, François Roca et tous leurs copains...


Le salon Traits portraits, c'est ce week-end, les 23 et 24 octobre 2010, dans les halles de Beaufort en Anjou.
Et le programme, c'est , j'vous dis.


je vous quitte sur ces paroles de sagesse, prononcées par le Grand Emile Bravo:

"L'absurdité du monde que l'on appréhende déjà enfant, ne se résout pas en grandissant. "

Émile Bravo

La boutique des pandas / Malin comme un singe


La mode du vintage n’épargne pas le cinéma d’animation qui voit ressortir des petits bijoux exotiques des années 70-80. Dans deux DVD destinés aux tout-petits, Arte éditions remet au goût du jour les images délicates et pleines de grâce des Studios d’art de Shangaï. Sur une musique sautillante, avec une louable économie de paroles, singes, pandas, écureuils et hérissons s’animent à l’écran dans des décors aux couleurs vives et joyeuses. De belles images pour des morales irréprochables, quoique assez rigides et datées. L’épisode Attendons demain !, par exemple, s’avère ainsi être un plaidoyer sévère et sans appel contre la procrastination. Petit bémol à propos de ces jolis films si mignons : les voix sont pour la plupart débiles (le genre adulte contrefaisant la voix d’un enfant, hélas très répandu) mais comme je le faisais remarquer plus haut, il y en a très peu, c’est donc tout à fait supportable.

La boutique des pandas (à partir de 2 ans)

Malin comme un singe (à partir de 4 ans)

Deux sélections de films d’animation des Studios d’art de Shangaï, Arte éditions, 12,99€ le DVD.

mardi 19 octobre 2010

Rêves de liberté

Très dépaysante, cette nouvelle collection de romans Matins calmes, des éditions Chan-Ok, qui propose « une exploration de la littérature de jeunesse coréenne classique et contemporaine ». Rêves de liberté transporte ainsi son jeune lecteur un siècle en arrière, en Corée, à une époque où le peuple coréen tente de se soulever contre l’occupant japonais. A travers le personnage de Myeong-hye, jeune fille révoltée et déterminée à faire des études contre l’avis de ses parents, l’auteure donne à voir la condition alors réservée aux femmes, qui avaient comme seule ambition possible le mariage.

Mue par une force rare, et en dépit des conventions sociales, la jeune Coréenne décidera de devenir médecin. Elle se confrontera également à la réalité sociale de son pays, dont elle avait jusque là été préservée.


Un joli roman sur le passage douloureux entre vieux mondes et modernité, entre tradition et liberté.



Rêves de liberté, un roman de Kim Soyeon, collection Matins calmes, éditions Chan-ok, 10,90€. Conseillé à partir de 11 ans.



lundi 18 octobre 2010

Ma petite planète chérie

Le soir, quand leur mère a éteint la lumière, Coline et Gaston se relèvent en douce pour vivre des aventures incroyables avec Zina, leur araignée de compagnie. Chaque histoire est l’occasion pour les enfants de s’interroger sur notre environnement, cycles biologiques, tri des déchets, biodiversité, nuisances sonores, etc. Une chanson originale clôt chacun des neuf épisodes, reprenant le thème qui vient d’être abordé.

Après une carrière à la télévision, les petits films d’animation de Ma petite planète chérie sortent donc au cinéma. Comme à son habitude, le studio Folimage oublie de considérer les enfants comme des êtres gnangnans et prend le temps de la qualité.



Ma petite planète chérie, neuf courts-métrages d’animation de Jacques-Rémy Girerd, en salle le 20 octobre.

Un CD des chansons sort également chez le label Enfance et musique.


lundi 4 octobre 2010

La boule dans la gorge

Comme l’indique clairement le titre de ce petit livre, un enfant a une boule dans la gorge. Il voudrait en parler, mais autour de lui, tout le monde est trop affairé pour l’entendre. Alors, la petite boule grossit, grossit et devient énorme. Là où son papa, sa maman, le professeur et le médecin ont échoué, c’est finalement un chat qui va dénouer à sa façon la boule et permettre à l’enfant de transformer son angoisse et sa tristesse. Un très joli texte dans lequel l’enfant trouve seul, avec le jeu, l’imagination, et la rencontre avec l’animal, la force de se débarrasser de son mal être. Pardonnez-moi ce lyrisme soudain, mais personnellement, je ne peux pas m’empêcher d’y voir une parabole de l’artiste, qui de sa douleur fait un chant universel et apaise ainsi les hommes autour de lui.

Sinon, j’y vois aussi un hymne au pouvoir anxiolytique des chats. Et que vois-je d’autre de passionnant, vous demandez-vous ? Eh bien, j’y vois des illustrations en noir et blanc, comme toujours dans cette collection atypique des Mouchoirs de poche. Des illustrations minimalistes pour faire grincer les roues et les engrenages du cerveau de vos petits, parce que, non, la vie n’est pas toujours un joli aplat de couleurs pastel…



La boule dans la gorge, de Damien Ferez, collection Mouchoir de poche, éditions Motus, 4,50€


vendredi 24 septembre 2010

Sans la télé

Je serais curieuse de savoir ce que les ados peuvent penser de ce livre pour ado. Car moi qui suis bel et bien adulte, je m’y suis sentie comme chez moi. Rien d’étonnant à cela, l’auteur a tout copié sur moi : il a mon âge et il a passé une enfance sans télévision, à l’époque où la télé, justement, commençait à sérieusement envahir les esprits.
Privé de Goldorak, Tom Sawyer et de La petite maison dans la prairie, quand toute la récré ne parlait que de ça, voilà de quoi passer le restant de ses jours allongé sur un divan à 120 euros la séance. Heureusement, la maman de Guillaume Guéraud, l’auteur, a eu l’excellente idée d’emmener son fils avec elle au cinéma, voir des trucs pas du tout de son âge. Et c’est ainsi que le futur écrivain va s’ouvrir au monde, se forger une identité, et supporter la vie lourdingue de sa cité.

Ce récit autobiographique est un drôle d’objet, qui a éveillé chez moi un désir irrépressible d’aller illico m’enfermer dans une salle de cinéma (et d’y emmener mon fils évidemment). Un livre qui vous fait des étincelles dans la tête, moi je dis, il faut le faire circuler !



Sans la télé, un récit de Guillaume Guéraud, collection doAdo, éditions du Rouergue, 9,50€.



* Oui, je sais, cette chronique comporte 5 fois le mot « moi », et de six à présent… Ce blog devient totalement égocentrique.


vendredi 17 septembre 2010

La princesse qui n'aimait pas les princes

Voilà une histoire de princesse qui, derrière des atours très classiques, s’avère des plus révolutionnaires et réjouissantes. Dans une langue riche et pleine d’humour, Alice Brière-Haquet nous refait le coup de la princesse à qui l’on cherche un mari et dont le père fait défiler tous les prétendants du royaume. Sauf que, contrairement à d’habitude, la princesse décide finalement de convoler avec une fée !
Jolie pirouette pour se débarrasser des stéréotypes et donner à l’homosexualité sa place en littérature jeunesse.

La princesse qui n’aimait pas les princes, de Alice Brière-Haquet et Lionel Larchevêque, Actes Sud junior, 7,50€.


mercredi 15 septembre 2010

Les chaussures

Deux petites chaussures malmenées par la vie errent dans les rues d’une ville sans nom, s’enfoncent dans la neige, refusent d’avancer, sautent sur une mine… A travers ces deux chaussures, c’est l’histoire de tous les réfugiés du monde qui est racontée. L’histoire quotidienne de ces enfants, femmes et hommes contraints au déplacement, à l’exil, à la famine…
En partenariat avec la Cimade, Gigi Bigot et Pépito Matéo signent un très bel album, auquel Isabelle Chatellard a ajouté de grandes illustrations délicates et subtiles.

Les chaussures, de Gigi Bigot et Pépito Matéo, illustré par Isabelle Chatellard, Didier jeunesse, 14€.

La jardiniériste est de retour!

Un petit mot avant de me remettre à semer...

Vous l'aurez remarqué, j'ai laissé ce blog en jachère un long moment - j'avais d'autres genres de semailles à faire - mais me voilà de retour au pays des graines et des mômes!
Je vais essayer d'être plus assidue et de planter des forêts entières de belles nouveautés.

A tout de suite!

jeudi 3 juin 2010

Mandela, l’Africain multicolore

Un récit simple et bien mené de la vie de Rholihlahla, petit garçon noir d’Afrique du Sud, qui deviendra bien des années et des galères plus tard, son président de la République. Une très belle biographie qui mêle la vie de Mandela, sa philosophie et l’Histoire de son pays.

L’idée de génie de ce livre est d’avoir laissé une page entière par année de détention de Mandela. Soit donc, au centre de l’ouvrage, 27 pages se succédant, lentement, comme dans la vie du prisonnier, pour bien prendre la mesure de cette éternité (si tant est que l’on puisse vraiment en prendre la mesure quand on n’a jamais mis les pieds dans une prison).



Cerise sur le gâteau, ce livre fait partie de l’opération L’été des bouquins solidaires, que lancent depuis plusieurs années les éditions Rue du Monde, en partenariat avec Le Secours populaire. Le principe est le suivant : trois albums paraissent. Si vous en achetez au moins deux, alors un troisième est offert à des enfants « oubliés des vacances », à l’occasion de la traditionnelle journée des oubliés, qui permet à des milliers de gamins de passer une journée à la mer, fin août.





Mandela, l’Africain multicolore, texte de Alain Serres, illustrations Zaü, collection Grands portraits, Rue du Monde, 17€

lundi 24 mai 2010

Jour de lessive

Dans le style habituel de Frédéric Stehr, qui n’est autre que le créateur de Calinours et de Mariette et Soupir (les marmottes) , voici un album tout doux, tout mignon, tout tranquille pour les plus petits.

Pas de monstres, pas de vilain méchant, pas d’angoisse métaphysique, ni de rebondissements cruciaux. Simplement une petite fille au bord d’une rivière qui se déshabille et va laver ses vêtements, en compagnie de ratons laveurs (évidemment) et d’une grenouille. Quel plaisir, quel repos !



Jour de lessive, Frédéric Stehr, L’école des loisirs, 12,50€.


vendredi 21 mai 2010

Le tigre et le chat

Ce conte traditionnel explique comment le tigre, timide et poltron, est devenu le tigre qu’on connaît, chasseur redoutable et agile, grâce à l’aide du chat. Le récit d’une initiation dans lequel le chat est le maître et le tigre l’élève. Mais hélas, on y apprend aussi que les élèves sont parfois bien ingrats vis-à-vis de leur maître…

Les expressions et attitudes des animaux sont très réussies et très amusantes. Quant aux décors, ils sont exotiques comme il faut.



Le tigre et le chat, un album d’Eitaro Oshima, L’école des loisirs, 13,50€.


jeudi 20 mai 2010

Les petites filles top-modèles

Vanessa, 11 ans, enchaîne les séances photo pour un catalogue de vêtements. Bienvenue dans un monde de faux semblants, où les enfants sont mis en scène dans des postures ridicules, reflétant les archétypes les plus éculés du sexisme (petite fille regard aguicheur séduisant un garçon qui la mate par dessus ses lunettes de soleil).

Clémentine Beauvais, l’auteur, décrit habilement comment ces top-modèles en herbe, d’abord aux mains de leurs parents, passent ensuite dans celles de businesswomen cyniques, avant d’être jetées en pâture dans un milieu aux codes cruels et ravageurs. Il y a d’ailleurs au passage quelques portraits assez drôles de mannequins adultes totalement déglinguées. L’écriture est vive, la thématique et la couverture girly devraient emballer les gamines et pour une fois, celles-ci sortiront de leur lecture avec un peu plus de plomb dans la cervelle. Bien joué !


Les petites filles top-modèles, de Clémentine Beauvais, éd. Talents hauts, 7,90€.


mercredi 19 mai 2010

Gabriel Mouesca : non à la violence carcérale

La collection Ceux qui ont dit non propose des portraits d’hommes et de femmes qui se sont élevés contre leur condition, contre le cours de l’Histoire, contre l’inacceptable. Il y a déjà eu Simone Veil, Olympe de Gouges, ou Jean Jaurès, c’est à présent au tour de Gabriel Mouesca.

Après 17 ans passés en prison, ce militant n’a cessé de dénoncer les conditions de détention en milieu carcéral, inhumaines et soumises à l’arbitraire, avant de devenir président de l’Observatoire international des prisons. Un portrait percutant pour ouvrir les yeux sur un sujet trop rarement abordé.


Gabriel Mouesca : Non à la violence carcérale, de Caroline Glorion, Actes Sud junior, 7,80€.

mardi 18 mai 2010

Ce soir-là

Un court moment avec Benjamin, un court moment qui dure pourtant beaucoup trop longtemps pour ce petit gars-là. Il vit seul avec sa mère, dans un studio. Ça sent la misère, mais aussi l’attention donnée aux petites choses, le goût et le soin pour rendre la vie la moins dure possible malgré le manque d’argent.

Il attend, comme tous le soirs, sa mère qui rentre du travail. Il fait passer le temps. Les devoirs, le goûter, la visite du voisin étudiant qui vient vérifier que tout va bien. Mais ce soir-là, sa mère est en retard. L’inquiétude va se mêler à l’attente, puis la panique, l’angoisse…

Une évocation très simple et sans misérabilisme d’une situation de vie précaire à tous les niveaux.


Ce soir-là, de Agnès Lacor, éd. Thierry Magnier, 5€.

vendredi 7 mai 2010

Le tueur à la cravate

Marie-Aude Murail a dû s’infliger plein de Mary Higgins Clark pour écrire son dernier livre. Même pas impressionnée par les ficelles et autres recettes de cette best-selleuse au brushing impeccable, notre auteure jeunesse nationale signe donc, elle aussi, un thriller. Le livre a même failli s’appeler Thriller.com car il y est question d’Internet, de sites, de blogs et des nouveaux réseaux sociaux, comme on dit, tels que les sites de recherche d’anciens élèves, ou Facebook…
C’est ainsi que débute le roman : une gamine met en ligne sur perdu-de-vue.com une vieille photo de lycée de son père et de sa mère. Sans s’en douter, elle déclenche une tempête, qui va faire claquer les portes des placards et en faire sortir bien des cadavres…
Quand on parvient au bout de cette haletante intrigue pleine de rebondissements et d’entrelacs, Marie-Aude Murail nous offre un bonus : un journal de création, qui relate au jour le jour le travail préparatoire du roman. Comment naît un roman (ou pas) répond ainsi à cette question, à laquelle l’auteure est régulièrement sommée de répondre : « D’où ça vous vient, l’inspiration ? ». La gestation d’une histoire, le choix d’un univers, les mystères de l’inspiration, la recherche documentaire, la construction des personnages… autant de facettes du travail d’écriture et de la création qui sont ici évoquées en situation, de façon donc très concrète. On assiste aux premières pierres du roman en train d’être posées, alors même que l’auteure se demande encore si elle ne va pas plutôt écrire une histoire inspirée de la mythologie grecque… Un passionnant flash back qui éclaire le roman d’une nouvelle lumière.


Le tueur à la cravate, un roman de Marie-Aude Murail, dans la collection Medium de L’école des loisirs, 11,50€.

mardi 4 mai 2010

Fête du livre jeunesse de Villeurbanne


Si vous avez envie de faire la révolution, de lancer votre poing en l’air en criant « no pasaran ! », faites donc un crochet par Villeurbanne cette semaine. Vous y croiserez tout ce que la littérature jeunesse compte de dangereux activistes, de rebelles, de gens en colère, de protecteurs de sans-papier, de plumes acides et de mal embouchés… et aussi de joyeux drilles complètement dingues comme les Plonk et Replonk, espèce de collectif d’artistes espiègles aux création farfelues et photomontages très drôles…

RESISTER, c’est le thème de la fête du livre jeunesse de Villeurbanne. C’est du 5 au 9 mai. Et c’est à … Villeurbanne, pardi !

Et si vous habitez Biarritz, ou Bastia, et que vous hésitez encore un peu à traverser la France, lisez donc cette interview que m’a généreusement accordée Gérard Picot, le directeur et fondateur de cette fête… (interview publiée dans le non moins résistant magazine Témoignage Chrétien)

Passionné et enthousiaste, Gérard Picot est le fondateur de l’autoproclamée « géniale » Fête du livre jeunesse de Villeurbanne. Avec cette onzième édition, sur le thème Résister, il met en avant une littérature engagée, s’adressant à tous les âges, et la porte au cœur de la cité.

Vous précisez bien qu’il s’agit d’une « fête du livre » et non d’un salon…
GERARD PICOT : C’est tout sauf de l’événementiel. Cette fête est devenue incontournable dans le paysage associatif et scolaire de la ville. C’est le résultat d’un travail d’un an. Une centaine de projets sont organisés en amont, dans des structures classiques – écoles, lycées – mais aussi dans les maisons d’arrêt, les hôpitaux, auprès des non voyants, etc. C’est une spécificité toute villeurbannaise. Il y a vraiment une notion de fête. C’est une espèce de gâteau qu’on prépare pendant un an. Et le week-end on le mange tous ensemble !

Pourquoi ce thème, Résister ?
GERARD PICOT :
C’est un choix que j’ai fait suite à un partenariat avec l’Education nationale, sur le constat que cette vénérable institution était malmenée par le pouvoir en place. Par ailleurs, notre fête du livre est sensibilisée à tous les problèmes sociaux et nous privilégions les thèmes citoyens. Il y a deux ans, nous avons fait Et toi ton toit ? qui posait le problème des maisons d’arrêt, des expulsions et du logement. L’année prochaine, le thème sera : « Les filles et les garçons naissent égaux, certains plus que d’autres ».

Comment abordez-vous ce thème de la résistance ?
GERARD PICOT : On est parti de l’album Ita-Rose, de Rolande Causse et Gilles Rapaport [éd. Circonflexe, NDLR], qui parle de la déportation d’une famille juive pendant la guerre. Il se trouve que la maison d’Ita-Rose est à Villeurbanne. On a eu envie de partir des valeurs de la Résistance, la vraie, la pure, la dure, pour arriver aux valeurs de la résistance contemporaine. Des auteurs qui ont écrit sur le Rwanda sont invités. Il s’agit aussi tout simplement de la résistance au quotidien telle qu’elle apparaît dans le dernier album d’Alain Serres, illustré par Pef, Travailler moins pour lire plus [éd. Rue du Monde, NDLR]. On a aussi invité des auteurs qui parlent de la résistance au formatage, aux marques, au qu’en dira-t-on. Il est important pour moi qu’on puisse aussi parler de l’humour et de la dérision comme moyens de résister, en invitant les Plonk et Replonk. L’idée n’est pas que les 20 000 visiteurs repartent plombés, la tête basse, mais qu’ils repartent avec beaucoup d’émotion et d’interrogations aussi.

Lire et faire lire, n’est-ce pas déjà résister ?
GERARD PICOT : C’est ce que disait Pennac : « Ouvrir un livre tous les jours est un acte de résistance ». Il le disait déjà à une époque où l’écran n’était pas omniprésent.

Ça concerne aussi des enfants de 2 ans ?
GERARD PICOT
: Oui complètement ! On propose des albums pour des enfants de 2 ans jusqu’aux livres pour des grands adulescents de 23 ans. La notion de résistance, chez le petit, c’est résister au départ de sa maman la nuit quand on le couche, résister à avoir sa tétine. C’est une attitude. Y a pas d’âge pour résister ! Du Nutella à Nicolas, résistons !

Le salon du livre jeunesse de Montreuil a failli perdre une grosse partie de ses subventions. Les salons et fêtes du livre sont-ils tous menacés ?
GERARD PICOT
: Les fêtes du livre sont tout sauf indolores et sans saveur. C’est vrai qu’elles sont souvent en proie aux discussions. Elles sont fragiles.



La Fête du livre jeunesse de Villeurbanne, du 5 au 9 mai.
Tout le programme, expo, spectacles et auteurs ou illustrateurs invités sur le site :
http://www.fetedulivre.villeurbanne.fr/index.html

dimanche 18 avril 2010

C’est un monde !

Un bonhomme vit tranquille dans sa grande maison, qui s’agrandit, comme son esprit, à mesure qu’il l’explore. Jusqu’au jour où déboule dans sa vie un petit personnage prétendant être le Diable. Ensemble, ils vont déloger une espèce de grosse pelote noire qui encombre la grande maison. Mais les choses, et encore moins les grosses pelotes, ne se déroulent jamais comme prévu, et l’homme va être entraîné bien au-delà de sa maison...
Un album au graphisme audacieux, qui aborde, l’air de rien, et avec malice, des sujets des plus existentiels.

C’est un monde ! Le Diable expliqué aux enfants ou pourquoi papa bricole, de Michel Galvin, Le Seuil jeunesse, 16,50€

vendredi 16 avril 2010

T’étais qui toi ?

Cette collection de petits romans propose une approche différente des habituelles biographies historiques. Le ton est volontairement léger, le texte relativement court et illustré avec humour. Le choix des personnages se fait lui aussi hors des sentiers battus puisque s’autorisant à faire le portrait de vilains ou en tout cas de personnages pas hyper recommandables, ni vendeurs moralement parlant (voir par exemple le destin saignant d’Agrippine sous l’Empire romain et sous la plume d’Audrey Guiller).
Les trois premiers titres sont consacrés à Charles de Gaulle, Agrippine et Léonard de Vinci.
Le Charles de Gaulle écrit par Vincent Cuvellier est particulièrement savoureux (le contraire eut été étonnant, tiens).


Des petits bonheurs de lecture pour des immersions dans l’Histoire décomplexées, et garanties sans poussière !



T'étais qui, toi?, une collection des éditions Actes Sud Junior. 7,80€ le livre.

jeudi 15 avril 2010

Une graine en cadeau

Voilà le genre d’histoire qui me fait jubiler. Quand un vilain petit morveux égoïste et matérialiste à outrance se retrouve confronté à l’impensable : son grand-père lui a chouré l’intégralité de ses cadeaux d’anniversaire ! En échange, le gosse se retrouve avec une graine de rien du tout qu’il doit planter. Il ne reverra ses cadeaux que lorsqu’il y aura un fruit sur la plante qu’il aura fait pousser. Autant dire à la Saint Glinglin…
Jolie réflexion sur la générosité, l’attention aux autres, la consommation tout de suite et maintenant, l’être et l’avoir quoi…
Gilles Abier est très fort pour « planter » des récits très ancrés dans le quotidien, auxquels viennent se mêler des touches de fantastique (c’était déjà le cas dans La vie en verte).
J’aime, comme on dit sur Facebook.


Une graine en cadeau, un roman de Gilles Abier, illustré par Benjamin Adam, collection Cadet, Actes Sud junior, 7€.

mercredi 14 avril 2010

Autochtone

Le collectif AOC présente en ce moment sa dernière création à l’Espace Cirque d’Antony : Autochtone. Et je peux en témoigner, moi qui m’y suis rendue en RER B un jour de grève, cela vaut le déplacement !

Sous ce haut chapiteau orange, rien ne marche plus comme dans la vie. Les hommes volent, les femmes leur montent dessus, les être s’empilent dans le sens de la hauteur, ils se propulsent, se jettent, marchent sur les murs, se cognent, sont aplatis, projetés, lâchés, en transe… Autant de prouesses physiques époustouflantes, chorégraphiées par Karin Vyncke et réalisées par une bande d’anciens élèves du Centre national des arts du cirque.


Une grande étrangeté, pas si étrangère pourtant à notre monde, puisqu’on y croise des hommes avançant guidés par des carottes, des êtres jetés de chez eux comme de vulgaires couvertures.
Dans l’obscurité de la salle, alternent sentiment d’urgence, scènes de chaos, ambiances d’exils, de réfugiés, de fins de marché, de récup’ et de toiles de tentes… Devant nous, des corps désarticulés, manipulés, écartelés, dénudés, humiliés… Des accès de fureur aussi, soulignés par des moments de pur hard rock ou autre métal décapant.
Un univers froid, violent et mécanique, où perce pourtant de la poésie, de l’humanité et que traversent aussi des corps en harmonie (et notamment un couple enlacé dans les airs dans une danse nuptiale vertigineuse).
Pour résumer, un spectacle d’une intensité décoiffante, qui sèchera parents et enfants.


Autochtone, Espace cirque d’Antony, les 16 et 17 avril, à 20h. Conseillé à partir de 8 ans.
Puis en tournée, à Chalons en Champagne notamment (du 1er au 6 juin) et Rennes (du 5 au 10 juillet).
Le site du collectif AOC :
http://www.collectifaoc.com/

mardi 13 avril 2010

Les Bombes 2 bal

Il y a la crise, ok, la menace nucléaire, certes, le terrorisme bactériologique, soit, le dérèglement climatique, c’est sûr… Mais ce que vous ne savez peut-être pas, c’est qu’il y a les Bombes 2 Bal (enfin, normalement, vous devez le savoir puisqu’on en a déjà parlé ). Et mieux encore : il y a les Bombes 2 Bal en tournée, partout en France !
Emmenez-y votre grand-mère, vos enfants, vos parents, vos neveux, vos oncles et vos amis. Ce sera toujours ça de gagné sur la morosité ambiante !

Je vous donne les prochaines dates :
Saint Etienne, le 16 mai
Langon, le 29 mai
Avignon, le 5 juin
Bezons, le 6 juin
Lezat sur Lèze, le 12 juin
Et ça continue comme ça jusqu’en septembre…
Comme je ne vais pas non plus vous les recopier toutes, je vous invite à cliquer par là : http://www.myspace.com/bombes2bal

100 expériences scientifiques

Tremper ses doigts dans un bol de glaçons, faire surgir de la lave verte d’un dragon en plastique, fabriquer une pyramide de spaghettis à l’aide de chamallows…
Ce grand livre propose, vous l'aurez compris, tout un tas d’expériences très simples et ludiques qui permettent d’aborder des notions de chimie, de physique, de biologie, etc.
Des expériences très accessibles, dont la plupart sont réalisables seul, idéales pour aiguiser la curiosité naturelle de nos petits loups, et les faire se frotter aux mystères, aux lois et autres bizarreries du monde dans lequel nous vivons.
(Vu sous un autre angle, mon fils a les doigts bleus depuis deux jours, de la même couleur tachetée que le lino de la cuisine d'ailleurs, et j'ai personnellement frôlé l'indigestion de chamallows, c'est absolument génial!)

100 expériences scientifiques, de Georgina Andrews, Kate Knighton et Stella Baggott, éditions Usborne, 16€.

Ah mais zut ! Un petit tour des librairies en ligne indique que cet ouvrage n’est plus disponible. Est-il épuisé ? A-t-il explosé suite à une expérience foireuse ? A-t-il été retiré de la vente après que des enfants aient subi d’étranges transformations ? (soient devenus bleus par exemple)
Désolée de ne pouvoir vous en dire plus…

mercredi 10 mars 2010

Une sirène chez les hommes

Un petit livre carré d’une belle intensité. Tout est fin et beau, jusqu’au format, qui confère à l’objet un caractère fragile…
Magnifiques illustrations pleines de grâce, de douceur et de délicatesse, aux fonds sombres et parfois inquiétants.
Un conte classique du Japon, qui a certainement inspiré le film Ponyo sur la falaise. Histoire d’une sirène qui grandit dans le monde des hommes, ou comment le monde des humains et celui des sirènes, si proches et si lointains, ne s’accommodent décidément pas facilement ! (voir aussi La petite sirène d’Andersen).

Une sirène chez les hommes, un album illustré par Komako Sakaï, écrit par Mimei Ogawa, L’école des loisirs, 13,50€.

mardi 9 mars 2010

Les tartines au Kétcheupe

Nicolas est le petit dur de sa classe de maternelle. Celui qui n’écoute jamais, qui ne comprend jamais rien aux consignes et qui fait régner la terreur dans la cour de récré. C’est que, dans la tête de ce petit gars-là, il s’en passe des choses….
Rien d’étonnant quand on a une vie tiraillée entre l’école (avec une maîtresse dépassée et un maître qui essaie de jouer les gros bras) et la maison où papa cogne maman et les enfants.
Punitions et coups qui pleuvent, amis imaginaires (un fourmiceau et un petit Toizeau), bêtises en tout genre… Avec un langage poético-enfantin, plein de néologismes charmants tels qu’il en sort de la bouche des enfants, Nicolas pose sur le monde qui l’entoure un regard délicieusement naïf et à côté de la plaque (ou qui en tout cas fait mine de l’être).
Un petit roman qui oscille entre l’humour et l’horreur. C’est drôle, touchant et terrifiant à la fois. Pas pleurnicheur pour un sou, et pourtant ça fait mal et ça laisse des bleus ces histoires-là.

Ce très-super-beaucoup-beau texte de la prolifique Marie-Sabine Roger est une réédition. Sa lecture est tout à fait conseillée aux adultes et aux lecteurs suffisamment grands pour apprécier cette langue joliment martyrisée (comme le gamin de l’histoire). L’éditeur le conseille à partir de 10 ans.

Les tartines au Kétcheupe, de Marie-Sabine Roger, collection Dacodac du Rouergue, 6,50€

lundi 8 mars 2010

Des métiers, mon métier

Voilà une idée bête comme chou à l’origine d’un ouvrage passionnant : présenter des métiers aux enfants.
Leur montrer une palette de tout ce que peut faire un être humain occidental aujourd’hui pour gagner sa vie et même pourquoi pas s’épanouir : boulanger, policier, chargé de recrutement, documentaliste, conseiller agricole, conducteur d’engins de travaux publics, attaché de conservation dans un musée, etc., etc.

Abordés sous forme d’interviews et de témoignages, ces différents métiers (500 en tout) sont classés par catégories (« être proche de la nature », « découvrir, expérimenter », « imaginer, construire », « orchestrer, décider », « 100% contact », « se tourner vers les autres », « bouger, voyager », etc.)
Pour chaque profession, un petit questionnaire permet au lecteur de se rendre compte s’il est fait ou non pour ce métier (très instructif à faire pour soi même, soit dit en passant !)
Un ouvrage très complet et nécessaire pour faire découvrir l’univers du travail. A mettre entre toutes les mains, le plus tôt possible (c'est conseillé à partir de 12 ans, mais je peux témoigner que mon fils de 8 ans en est dingue).

Des métiers, mon métier, édition 2010-2011, de Sophie Bordet et Nadine Moucher, co-édition Nathan et Onisep, 15,95€

dimanche 7 mars 2010

Le secret du soir

Vous savez quoi ? Eh ben, il paraît qu’on peut avoir un château avec mille fenêtres, mille portes et mille tapis, une nounou à son service, mille jeux et mille autres occupations, et se sentir seul et triste. Et c’est bien ce qui se passe avec Igor, petit prince que sa maman la reine n’a pas le temps de venir embrasser avant de s’endormir, occupée qu’elle est à danser au bal… Heureusement, dans ce genre de cas, il reste une solution, imparable : devenir ami avec un dragon. Et lorsque Kalaman, joli spécimen des royaumes de l’Est, débarque dans son lit, Igor va vivre mille aventures qui l’aideront à grandir à côté de parents fort occupés…
Un conte tout en finesse et sensibilité, sans sensiblerie aucune, qui parle des bienfaits de l’imaginaire, des histoires qu’on se raconte le soir en s’endormant et des rêves, remèdes efficaces contre la solitude et l’angoisse.

Le secret du soir, un album écrit par Cécile Roumiguière, illustré par Eric Gasté, Milan jeunesse, 12€.

samedi 6 mars 2010

Ours qui lit

Un ours est en train de lire peinard, quand déboule un renard qui lui demande ce qu’il fait – je lis – et le dérange donc dans sa lecture. La deuxième question arrive aussitôt : « Tu lis quoi ? » Et l’ours excédé de répondre : « la liste des animaux que je dois manger aujourd’hui. » Et le renard de s’inquiéter de savoir s’il figure sur cette liste… « Oui, tu es dessus » confirme l’ours.
Comme s’ils s’étaient donnés le mot, tout un tas de bestioles vont ainsi venir enquiquiner l’ours en train de lire. Et forcément, ça finit mal à chaque fois (« ours le bouffe »). Jusqu’à ce qu’un petit lapin débarque. « Tu lis quoi ? » demande-t-il.
Et là, je ne raconterai la suite que sous la torture. Mais je peux quand même vous dire que c’est exquis, drôle et malin.
Un petit conte randonnée illustré par des collages de Martine Bourre, joliment absurde et pourtant plein de sens et de bon sens. Ou du pouvoir des mots et du langage. Vendu !

Ours qui lit, écrit par Eric Pintus, illustré par Martine Bourre, collection Les p’tits Didier des éditions Didier jeunesse, 5,30€.

vendredi 5 mars 2010

On va au parc !

J’adore cet album !
Tout y commence de façon très « normale ». Un enfant demande à son papa, qui dort sur le canapé, s’ils peuvent aller au parc. Mais le papa n’entend pas. L’enfant répète, de plus en plus fort, il saute, tambourine, mais le papa ne se réveille pas. L’enfant utilise alors les grands moyens : il passe l’aspirateur, casse le vase de Chine et la situation commence à sérieusement dégénérer. On peut même dire que c’est le grand délire. Mais rien à faire, le père dort toujours sur son canapé… Qu’est-ce qui le réveillera ? Je vous laisse le plaisir de le découvrir vous-mêmes.
Un album drôle, zinzin, avec une fin jolie comme tout.

On va au parc ! un album de Fabian Negrin, éditions du Rouergue, 13€.

jeudi 4 mars 2010

Si je donne ma langue au chat, est-ce qu’il me la rendra ?

Comme le dit si bien François David, l’un des poètes présents dans cette anthologie : « Quel plaisir de déguster les mots ». Et des mots, il y en a plein ce livre, des mots sens dessus dessous, des anagrammes, des onomatopées, ou du verlan…
C’est coloré, c’est vif, c’est vivant et souvent amusant. Ça croustille sous les dents !


Si je donne ma langue au chat, est-ce qu’il me la rendra ?
Une anthologie de poèmes choisis par Célia Galice et Emmanuelle Leroyer, préfacée par le poète Jean-Pierre Verheggen, illustrée par Oréli, Bayard jeunesse, 9,90€.

mercredi 3 mars 2010

Une baleine dans mon jardin

Il y a des écrivains biens sous tout rapport, sérieux, reconnus et tout, qui se sont un jour laissés aller au plaisir de la ritournelle et de la comptine. Boris Vian, Bernard Clavel, Jean Tardieu, Roland Topor, Victor Hugo, Claude Roy et j’en passe beaucoup, tous ces gars-là (pas beaucoup de nanas dans le lot, faut l’avouer) sont donc réunis dans ce recueil de comptines joyeuses et rythmées. Des histoires de tartines, de poules, de poissons et de canaris, illustrées avec un brin de fantaisie et la grâce habituelle de Sandra Poirot Cherif.

Une baleine dans mon jardin, anthologie de Jean-Marie Henry, illustrée par Sandra Poirot Cherif, éd. Rue du Monde, 14€.

mardi 2 mars 2010

Les petits géants du monde

Les petits géants du monde est une collection des éditions Rue du monde consacrée à la poésie. L’idée est toute simple : un poème = un petit livre carré tout mignon.


La fournée 2010 est délicieuse : on y trouve L’onomatopée d’Andrée Chédid, un poème illustré par Lucile Placin qui est je l'avoue mon super préféré.

Mais il y a aussi Le secret de René de Obaldia illustré par Julia Chausson, ainsi qu'un poème russe, Je voudrais savoir, illustré par Martine Bourre, ou encore un petit recueil de haïkus illustrés par Zaü.





Des petits livres pour prendre le temps de savourer les mots, à glisser dans une (grande) poche, dans un cartable, un sac de goûter, sous un oreiller, dans une boîte à lettre ou dans un sac à provisions…





L’onomatopée d’Andrée Chédid, illustré par Lucile Placin
Sous la lune poussent les haïkus, poèmes japonais de Ryôkan, illustrés par Zaü,
Je voudrais savoir, de Youna Morits, illustré par Martine Bourre
Le secret de René de Obaldia, illustré par Julia Chausson


Collection Petits géants du monde, éd. Rue du Monde, 6,50€

Et n'oubliez pas, le Printemps des poètes, c’est du 8 au 21 mars 2010, et c’est là.

lundi 1 mars 2010

Le printemps des poètes

Vous sentez ? Il y a de la poésie dans l’air… Normal, c’est la saison. Chaque année, pour fêter la fin de l’hiver, c’est en effet le Printemps des poètes. Et le Printemps des poètes, c’est l’occasion de sortir les comptines, les vers et les haïkus, d’épousseter les alexandrins et les poètes.
Franchement, je ne sais pas si vous avez essayé, mais c’est super de lire de la poésie aux tout petits. J’ai le souvenir d’en avoir lu en boucle à mon fils quand il parlait à peine, et je vous jure qu’aujourd’hui c’est un garçon charmant et intelligent (qui adore les Pokemons et Dragon Ball Z, comme quoi il est resté normal malgré tout).

A présent que vous êtes convaincus, vous pouvez sauter de joie, car j’ai mis de côté quelques recueils et autres livres de poésies fraichement parus.

Petite série à suivre...

Est-ce que je peux avoir la tête dans les nuages et les pieds sur terre ?




A cette question existentielle, des gars comme Rimbaud, Stevenson, Queneau, ou Neruda essaient de répondre comme ils peuvent.
Voici ce que cela peut donner, sous la plume d’un poète chilien…

Qui était celle qui t’aimait
dans les rêves, quand tu dormais ?

Où vont les choses de nos rêves ?
Est-ce dans les rêves d’autrui ?

Le père qui vit dans tes rêves
Meurt-il dès que tu te réveilles ?

Pablo Neruda

Est-ce que je peux avoir la tête dans les nuages et les pieds sur terre ? une anthologie de poèmes choisis par Célia Galice et Emmanuelle Leroyer, éditions Bayard jeunesse, 9,90€.

Tout le programme du Printemps des poètes 2010, c'est là.

samedi 27 février 2010

Mission petite souris

Bon, pas la peine de me jeter des pierres, j’avoue avant même d’écrire : cette chronique est du copinage. Car l’auteur de la série dont je vais vous parler m’a invitée un jour à déjeuner, et donc forcément, je suis bien obligée de dire que ce qu’il écrit est formidable. (A moins que je n’accepte d’invitation à déjeuner que de gens formidables, vous y avez pensé à ça, hein ?)
Donc bref, aucune objectivité là dedans, mais sachez quand même que M. Loup et compagnie est une petite série de romans de toute première lecture, pour les enfants qui se lancent seuls à l’assaut de leurs premiers bouquins.
Et l’idée est excellente : M. Loup est une sorte d’agence d’Interim à lui tout seul, qui remplace n’importe qui voulant partir en vacances. Pour sa première mission, il doit ainsi remplacer… la petite souris ! Inutile de vous dire que jouer à la petite souris quand on est un loup, c’est pas « fasti-fastoche »…
Fidèle à la collection Ratus poche, une lecture très simple et guidée, pour les premiers pas de lecteur.

Mission petite souris, de Pascal Brissy, illustré par Joëlle Dreidemy, collection Ratus poche, Hatier jeunesse, 3,95€.