samedi 27 février 2010

Mission petite souris

Bon, pas la peine de me jeter des pierres, j’avoue avant même d’écrire : cette chronique est du copinage. Car l’auteur de la série dont je vais vous parler m’a invitée un jour à déjeuner, et donc forcément, je suis bien obligée de dire que ce qu’il écrit est formidable. (A moins que je n’accepte d’invitation à déjeuner que de gens formidables, vous y avez pensé à ça, hein ?)
Donc bref, aucune objectivité là dedans, mais sachez quand même que M. Loup et compagnie est une petite série de romans de toute première lecture, pour les enfants qui se lancent seuls à l’assaut de leurs premiers bouquins.
Et l’idée est excellente : M. Loup est une sorte d’agence d’Interim à lui tout seul, qui remplace n’importe qui voulant partir en vacances. Pour sa première mission, il doit ainsi remplacer… la petite souris ! Inutile de vous dire que jouer à la petite souris quand on est un loup, c’est pas « fasti-fastoche »…
Fidèle à la collection Ratus poche, une lecture très simple et guidée, pour les premiers pas de lecteur.

Mission petite souris, de Pascal Brissy, illustré par Joëlle Dreidemy, collection Ratus poche, Hatier jeunesse, 3,95€.

Mister Bonflair

Dans la famille des premières lectures, voici du polar en herbe. Ou les aventures de Mister Bonflair, sympathique et futé chien vert qui résout tous les mystères.
Il officie dans ce troisième tome aux sports d’hiver et mène l’enquête pour savoir qui a bien pu assommer Démosthène, un lapin rouleur de mécaniques retrouvé inconscient en bas des pistes.
A chaque double page, une question est posée au lecteur afin de faire avancer l’enquête de Bonflair. Il faut alors découvrir un indice qui se cache dans l’illustration.
Une lecture simple et ludique pour débutants.

Une enquête de Mister Bonflair, La montagne de la peur, écrit par Claire Clément et illustré par Frédéric Benaglia, éd. Nathan, 4,80€. A partir de 6 ans.

mercredi 17 février 2010

Bon appétit

Vous avez toujours rêvé de faire la course contre une assiette de haricots verts ou une barre chocolatée?
Vous voulez vous vautrer dans un fauteuil-télé pour savoir pourquoi manger en regardant la télé peut rendre obèse ?
Vous voulez tout comprendre à la dépendance alimentaire?
Vous attendez de revoir les photos de Peter Menzel montrant les rations alimentaires hebdomadaires de familles du monde entier?
Vous aimeriez qu’on vous explique ce qui se passe dans votre caddy quand vous faites les courses au supermarché?
Vous rêvez d’entendre ce qui se passe dans un frigo dès que vous en avez refermé la porte ?
Vous avez besoin de voir de vos yeux voir le nombre de morceaux de sucre, de cuillères d’huile et de pincées de sel contenus dans un soda, ou une assiette de paëlla ?
Vous souhaitez qu’on vous sensibilise aux ravages des prémix que les industriels essaient de refourguer aux ados, dans l’espoir de les rendre un jour accros à l’alcool ?
Vous vous demandez ce qu’est la complémentation ?
Vous mangeriez bien une petite soupe de chien ou une pizza à la cervelle de mouton ?

Si vous avez une majorité de oui, voilà ce qu'il vous reste à faire:
kidnappez un ado ou un pré-ado et payez-vous un billet d’entrée pour l’exposition Bon appétit, à la Cité des sciences et de l’industrie, à Paris.

Bon appétit, l’alimentation dans tous les sens, c’est jusqu’au 2 janvier 2011, Cité des sciences et de l’industrie, Paris 19e. Pour les enfants à partir de 9 ans jusque 14 ans environ et pour leurs parents.
Et c'est aussi un livre paru chez Bayard (14,90€)
Le site de l'expo, c'est là :
http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/expositions/bon-appetit/

mardi 16 février 2010

Ilka Schönbein

Ilka Schönbein était à l’origine une artiste de rue. Manipulatrice de marionnettes, danseuse, créatrice de masques, comédienne et metteuse en scène, cette femme sait tout faire en même temps. Et son travail est époustouflant.

La vieille et la bête, sa dernière création, est une histoire dans laquelle la mort s’invite au chevet d’une vieille, ancienne ballerine.

Prolongement de la manipulatrice, la marionnette s’empare de son corps, on ne sait plus physiquement où commence la bête et où finit la vieille. Les personnages s’animent, tels des créatures fantastiques, moitié corps, moitié âme.

A travers le conte, Ilka Schönbein explore nos profondeurs, présentant des personnages tour à tour inquiétants, superbes, drôles et tragiques. Elle interagit avec le public, qu'elle nourrit entre autres de pommes, accompagnée en cela par une musicienne et chanteuse.

J’ai du mal à parler de cet univers riche et singulier, mais une chose est sûre : ce théâtre-là dégage une force rare. Il s’adresse aux grands enfants, à partir de 9 ans, et bien au-delà.


Suivra Faim de loup une interprétation du petit chaperon rouge mise en scène par Ilka Schönbein, manipulée et interprétée par Laurie Cannac.



La vieille et la bête, de et par Ilka Schönbein, avec Alexandra Lupidi, au Grand Parquet (Paris 18e), jusqu’au 14 mars, puis en tournée (en Suisse et à Béthune). Les jeudi, vendredi et samedi à 20h et le dimanche à 15h. A partir de 9 ans.


Faim de loup, avec Laurie Cannac, mis en scène d’Ilka Schönbein, à partir de 8 ans, du 18 au 21 mars, puis en tournée en France.

Resa : 01 40 05 01 50

www.legrandparquet.net


A lire aussi, une interview de la dame sur fluctuat.net

lundi 15 février 2010

Fantastique Maître Renard

Une adaptation honnête, quoique pas tout à fait fidèle. L’histoire est ici rallongée en effet, car le roman ne suffisait pas à remplir un long métrage de cinéma. De mon point de vue, les ajouts ne sont pas hyper convaincants. La fin m’a même paru légèrement confuse. Ajouts également de préoccupations fortement humaines et adultes chez ce renard, qui se fait une espèce de crise de la quarantaine. Et on ne nous épargne pas non plus le couplet assez peu original des relations conflictuelles entre un père et son fils. D’un côté le père grande gueule et sûr de lui, ancien champion de tout, qui a du mal à se reconnaître dans son rejeton. De l’autre, le fils, donc, gauche et pas malin, lequel souffre évidemment de ce manque de reconnaissance. Mais heureusement, grâce aux événements qui vont se jouer, le père va se rendre compte de son erreur et faire amende honorable auprès de son fils, qui du coup va se sentir mieux dans sa peau et prouver enfin au monde qu’il existe, malgré ses différences, et blablabla.. Il y en a un peu marre de ce genre de gros message malabar, non ?
Reste, dans le rôle du personnage sympathique et attachant, le donc sympathique et donc attachant opossum. Du côté des méchants, les scénaristes n’ont pas jugé bon de développer trop les personnages : ils sont méchants, voilà tout (enfin surtout un, car les deux autres à vrai dire sont plutôt crétins).
Maintenant que j’ai fait ma fine bouche, je dois dire quand même que ça se laisse regarder. Il y a de l’énergie, du rythme, de la musique qui balance sérieux, et quelques effets de mise en scène intéressants. Alors, oui, d’accord, on y va…

Fantastique Maître Renard, film d’animation adapté du roman de Roald Dahl, en salle le 17 février 2010.

dimanche 7 février 2010

The Nino’s en concert

Je vous parlais récemment du disque. Je vais à présent ramener ma fraise à propos du concert. En gros, si ça vous fatigue de lire la suite, je vous la fais courte : c’est d'la balle, foncez-y !

Pour les dur à convaincre, apprenez donc que The Nino’s sur scène, c’est un concert super pro, parfaitement rythmé, très bien mené par trois artistes convaincants, avec une belle énergie, des transitions sympa, une bonne synergie entre les musiciens.
C’est rock, c’est cow-boy comme ils disent, c’est tendre et mélancolique parfois, c’est drôle pour tout le monde, grands et petits.
Moi qui ne suis pas a priori une inconditionnelle des chansons de Nino Ferrer, j’ai trouvé là l’occasion de les réécouter, de les réentendre et de les apprécier.
Un spectacle vivant, en forme d’hommage à Nino Ferrer, que je recommande vivement à tous, de 6 à 106 ans.
The Nino's chantent Nino Ferrer, aux trois Baudets (paris 18e) le 14 février à 11h et 15h.

jeudi 4 février 2010

Michka

Normalement, il n’est plus nécessaire de présenter Michka, pauvre ours maltraité par sa petite maîtresse capricieuse qui décide un jour de se sauver, et qui part seul dans la neige et la forêt… Ce conte du Père Castor publié pour la première fois dans les années 40, est en effet un classique d’entre les classiques de la littérature jeunesse.
Je fais partie de ces gens dont le destin, n’ayons pas peur des mots, a été marqué par Michka. Plus de trente ans après sa première lecture, cette histoire me fait toujours pleurer et m’émeut profondément. Et j’ai découvert avec stupeur, il y a quelques années, que j’étais loin d’être la seule.
Est-ce une raison pour le lire aujourd’hui à nos enfants et les traumatiser à leur tour ? J’avoue que je ne mesure pas bien encore l’ensemble des effets secondaires d’une telle lecture. Je reconnais par ailleurs qu’il y flotte comme un parfum de morale chrétienne vantant les mérites du sacrifice. N’empêche, c’est viscéral, j’aime ce livre. Et je vous signale donc cette nouvelle édition toute dorée et brillante.

Michka, conte de Marie Colmont et dessins de Feodor Rojankovsky, Père castor – Flammarion, 12€.

mercredi 3 février 2010

Les enfants de la vallée de l’Omo

J’aime bien l’idée de faire découvrir à nos petits trolls saturés de modernité et de consoles PSP, des enfants de leur âge tout peinturlurés, faisant des cabrioles, nus, dans les herbes folles de la brousse, sous le regard bienveillant des antilopes…
Visages d’un autre monde, les photos de Hans Silvester nous entraînent dans la vallée du fleuve Omo, à la frontière de l’Ethiopie, du Kenya et du Soudan. Ces très belles images sont accompagnées d’un texte court de Martine Laffon sur les coutumes, rituels et autres épreuves initiatiques réservées aux jeunes garçons. Un beau livre pour laisser libre cours à son imagination, et apprendre peut-être à relativiser notre vie de Terrien occidental. Idéal aussi pour se changer les idées si (par malheur) votre DS est tombée en rade de batterie...

Les enfants de la vallée de l’Omo, de Hans Silvester, De la Martinière jeunesse, 14€.

mardi 2 février 2010

Le Mook

Exceptionnellement, la revue dont je vais vous parler n’est pas faite pour les enfants. Mais je ne suis pas totalement hors-sujet puisque le Mook en question consacre ses pages à L’univers des illustrateurs pour la jeunesse.
Trent-quatre artistes ayant pour habitude d’illustrer des livres pour enfants figurent dans ce numéro. Marc Boutavant, Olivier Tallec, Lionel Koechlin, Katsumi Komagata, Beatrice Alemagna, Paul Cox… Autant d’univers décryptés grâce à des interviews et des reproductions d’images. Du beau boulot d’artiste, et du beau boulot aussi de la maison d’édition Autrement qui édite cette revue.

L’univers des illustrateurs pour la jeunesse, Le Mook, éditions Autrement, 20€.

lundi 1 février 2010

The Nino's chantent Nino Ferrer

D'abord légèrement interloquée en découvrant ce disque de chansons de Nino Ferrer pour les enfants, je me suis très vite frappé le front en laissant échapper un tonitruant : "Mais c'est bien sûr!"
Bah oui, c'est bien sûr que l'univers un peu à l'ouest de Nino Ferrer, ses jeux de langage, son goût pour les onomatopées et les rimes marrantes ont tout pour plaire aux gosses.
Pas étonnant donc que The Nino's, trois types musiciens et malins, aient eu l'idée de faire un disque de reprises pour enfants de 6 à 106 ans.
Le téléfon, Oh! Hé! Hein! Bon!, Le Sud, Je vends des robes, Mon copain Bismarck, Mirza... Tout le répertoire y passe, des grands classiques aux morceaux moins connus, des chansons drôles aux ballades douces et romantiques.
Pour résumer, c'est de la chanson qui se partage. Et vous l'aurez compris, j'aime bien les choses artistiques qui se partagent entre vieux et jeunes.
Avis aux Parisiens : The Nino's sont en concert aux Trois Baudets, à partir de demain, 2 février. (voir ci-dessous pour les dates)

The Nino's chantent Nino Ferrer, avec au chant et à la musique : Laurent Madiot, Benoît Simon et Tom Poisson. Un disque Naïve.

En concert les 7 et 14 février aux Trois Baudets (Paris 18e), à 11h et 15h. Egalement les mardis 2 et 9 février à 14h30.