samedi 23 octobre 2010

Babyfaces

Dans le catch, il y a les babyfaces, qui jouent les rôles des gentils, et les heels, qui jouent les méchants*. Dans la vie, Nejma a décidé de jouer les méchantes. Bonnet enfoncé jusqu’aux yeux, vêtements informes et ton agressif, elle ne laisse surtout personne l’aimer. Le jour où un élève est retrouvé à moitié mort derrière la porte de la cantine, elle fait donc une coupable idéale. Dans un décor coupé en deux par l’autoroute, inspiré des quartiers nord d’Amiens, Marie Desplechin nous plonge au cœur d’une cité gagnée par la frénésie du catch. L’auteure parvient à rendre son personnage, anti-héroïne par excellence, éminemment attachante et fait une nouvelle fois preuve de son talent à manier de conserve dérision et gravité.

Aux enfants, dites juste qu’on y parle de John Cena et de Rey Mysterio, ça devrait suffire à les convaincre.



Babyfaces, un roman de Marie Desplechin, collection Neuf de L’école des loisirs, 8,50€.


*Je fais la maligne, mais c’est écrit en exergue du roman.



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