Dans notre joli pays, y a des gens qui pensent que ce n’est pas grave pour des enfants de voir disparaître du jour au lendemain un petit Mamadou, une petite Fatiah ou un turbulent Youri de leur classe. Il y en a d’autres qui ont beaucoup plus de scrupules, puisqu’ils pensent qu’il est très mauvais pour l’épanouissement des mêmes enfants, de lire des livres qui abordent le douloureux sujet des sans-papiers.
Un sympathique président de Conseil général de l’Est de la France a ainsi fait une bonne blague à la lauréate du concours Litteratura, cette année. Selon le règlement de ce concours de littérature jeunesse, la gagnante, désignée par un jury de pros, aurait dû avoir l’honneur de voir son premier album jeunesse publié par le Conseil général. Sauf que le Grand chef du Conseil général en question a avalé son cigare de travers quand il a lu Demain je reviendrai, de Karine Epenoy. Imaginez : l’histoire d’un gars qui fuit son pays en guerre pour rejoindre clandestinement la France, avant de se faire expulser en charter, et qui déclare avant de partir : « Ils n’ont pas voulu de moi, demain je recommencerai. »
On imagine que Grand chef a alors tapé du poing sur son bureau et décroché son téléphone pour annoncer à son directeur de cabinet : influence être mauvaise pour enfants de chez nous, Karine Epenoy être vilaine gauchiste, moi pas publier livre.
La subversive auteure et ses amis gauchistes de RESF ont eu beau rouspéter, rien n’y a fait, le concours Litteratura 2008 n’a pas été attribué ! Qu’à cela ne tienne, Karine Epenoy est allée sonner à la porte de cruels éditeurs, qui n’hésitent pas, eux, à traumatiser des milliers de têtes blondes avec des histoires atroces de sans-papiers.
Et comme je fais, moi aussi, partie des gens vilains qui adorent détraquer le cerveau des petits enfants innocents, je vous propose une sélection de livres récents qui abordent le thème de l’immigration clandestine. Carrément.
Un sympathique président de Conseil général de l’Est de la France a ainsi fait une bonne blague à la lauréate du concours Litteratura, cette année. Selon le règlement de ce concours de littérature jeunesse, la gagnante, désignée par un jury de pros, aurait dû avoir l’honneur de voir son premier album jeunesse publié par le Conseil général. Sauf que le Grand chef du Conseil général en question a avalé son cigare de travers quand il a lu Demain je reviendrai, de Karine Epenoy. Imaginez : l’histoire d’un gars qui fuit son pays en guerre pour rejoindre clandestinement la France, avant de se faire expulser en charter, et qui déclare avant de partir : « Ils n’ont pas voulu de moi, demain je recommencerai. »
On imagine que Grand chef a alors tapé du poing sur son bureau et décroché son téléphone pour annoncer à son directeur de cabinet : influence être mauvaise pour enfants de chez nous, Karine Epenoy être vilaine gauchiste, moi pas publier livre.
La subversive auteure et ses amis gauchistes de RESF ont eu beau rouspéter, rien n’y a fait, le concours Litteratura 2008 n’a pas été attribué ! Qu’à cela ne tienne, Karine Epenoy est allée sonner à la porte de cruels éditeurs, qui n’hésitent pas, eux, à traumatiser des milliers de têtes blondes avec des histoires atroces de sans-papiers.
Et comme je fais, moi aussi, partie des gens vilains qui adorent détraquer le cerveau des petits enfants innocents, je vous propose une sélection de livres récents qui abordent le thème de l’immigration clandestine. Carrément.
L’oiseau de Mona
Mona est une gamine comme il faut, qui fait de la danse classique, qui maudit les maths et qui a une famille aimante. Son seul véritable problème, c’est qu’elle a un oiseau noir qui la suit partout. Parfois petit et discret, il peut devenir gros, pas beau, et menaçant. Ce volatile inquiétant, c’est le lot de tous ceux qui n’ont pas le droit de vivre ici. La seule façon de le faire partir : obtenir des papiers… Sandra Poirot-Cherif raconte avec douceur et poésie le quotidien de ceux qui vivent en sursis. Un album émouvant et très beau, qui choisit le parti de l’espoir.
L’oiseau de Mona, album de Sandra Poirot-Cherif, éd. Rue du Monde, 13,50€.
Moi, Dieu merci, qui vis ici
Dieu Merci a fui son « pays prison », l’Angola, et il dort aujourd’hui, sans papiers, sur les bancs de nos villes, et se sert dans les poubelles. Et puis un jour, cet homme errant sauve la vie d’une vieille femme, ce qui lui permet de trouver une place chez nous, inconfortable, certes, mais sûre. Cette histoire, inspirée de faits réels, donne à voir, de manière percutante, le parcours d’un immigré africain.
Moi, Dieu merci, qui vis ici, album de Thierry Lenain et Olivier Balez, Albin Michel jeunesse, 13,50€.
Ludovic se remémore les jours heureux passés auprès de Fatouma, son amie de CM1. Jours insouciants qui prennent fin brutalement, quand la famille de Fatouma tombe dans l’irrégularité administrative et doit vivre cachée. Un court roman (à partir de 8 ans) subtil et instructif.
Pense aux jours heureux, roman de Guy Jimenez, Oskar jeunesse, 4,95€.
Sous le regard froid d’une caméra de télé venue filmer l’événement, Bintou assiste à l’évacuation de force de l’immeuble où elle vit. La panique, l’égarement, la violence des scènes, la réaction des enfants et du voisinage… rien n’échappe à la caméra, ni à cette gamine, victime d’une expulsion ratée.
L’expulsion, très court roman de Murielle Szac, Thierry Magnier, 5€.
Véritable Bible sur le sujet des étrangers en situation irrégulière en France, cet ouvrage très documenté donne la parole aux clandestins eux-mêmes, avant d’étayer leurs propos avec des informations sur les phénomènes de migrations, les politiques nationales, la réglementation et les conditions de vie de ces populations.
Paroles clandestines, documentaire de Virginie Lydie, Syros, 7,50€.
Et aussi...
Je ne les ai pas lus, mais je sais qu’ils existent :
Pablo de la Courneuve, un roman de Cécile Roumiguière, Le Seuil jeunesse, collection Chapitre.
Même les mangues ont des papiers, d'Yves Pinguilly, éd. Rue du Monde.
Tu peux pas rester là, roman ado de Jean-Paul Nozière, Thierry Magnier.
Collection Français d’ailleurs. Des docu-fictions sur l’histoire de l’immigration en France, pour les enfants de 9 à 13 ans. Editions Autrement. Dernière parution : Adama ou la vie en 3D. Du Mali à Saint-Denis.
Pas d’école pour Fatoumata ?, roman à partir de 8 ans de Jeanne Failevic, Oskar jeunesse.
Moi, Félix, 10 ans, sans-papiers, roman de Marc Cantin, éd. Milan Poche.
Tu peux pas rester là, roman ado de Jean-Paul Nozière, Thierry Magnier.
Collection Français d’ailleurs. Des docu-fictions sur l’histoire de l’immigration en France, pour les enfants de 9 à 13 ans. Editions Autrement. Dernière parution : Adama ou la vie en 3D. Du Mali à Saint-Denis.
Pas d’école pour Fatoumata ?, roman à partir de 8 ans de Jeanne Failevic, Oskar jeunesse.
Moi, Félix, 10 ans, sans-papiers, roman de Marc Cantin, éd. Milan Poche.
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